Les responsables de la sécurité fustigent Netanyahu sur l’Autorité nationale de cyber-défense
Les chefs de la défense et du renseignement affirment que les pouvoirs de l’Autorité sont “trop larges” et peuvent nuire à la sécurité de l’Etat
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Les responsables de l’establishment sécuritaire d’Israël ont envoyé une lettre furieuse au Premier ministre Benjamin Netanyahu, mettant en garde contre la mise en place prévue d’une Autorité nationale de cyber-défense, selon un article publié lundi.
La lettre est signée par Yossi Cohen, le directeur du Mossad, Nadav Argaman, le directeur du Shin Bet, Yair Golan, vice-chef d’Etat-major de l’armée israélienne, et Udi Adam, le directeur général du ministère de la défense. Ils préviennent Netanyahu que, dans la forme qui est actuellement proposée, l’autorité pourrait « nuire gravement à la sécurité de l’Etat d’Israël ».
Les responsables ont indiqué que les pouvoirs de l’autorité étaient définis trop largement, lui donnant trop de puissance.
La lettre a été révélée par la Deuxième chaîne. Il n’y a eu aucune réponse à cette information, ni de confirmation.
En août 2016, la Knesset avait proposé de réformer l’Autorité nationale de cyber-défense, conçue pour rassembler les différentes institutions de cyber-défense du pays au sein d’une même organisation.
L’Autorité surveillerait, entre autres responsabilités, les cyber-défenses de l’armée israélienne et du Mossad, ainsi que de la Corporation électrique et de l’Autorité de l’eau.
L’institution a été créée en février 2015, mais la loi israélienne ne lui a accordé aucun pouvoir et aucune responsabilité. La réforme d’août 2016 visait à corriger cette question.
La législation amendait une loi précédente, qui autorisait officiellement le Premier ministre à nommer un directeur de l’Autorité nationale de cyber-défense qui serait « l’officier autorisé » pour les sujets concernant la cyber-défense nationale. Dans le cadre d’une ordonnance temporaire valable jusqu’en 2018, Baruch Carmeli a été nommé à la tête de l’Autorité nationale de cyber-défense.
פרסום ראשון של אמנון אברמוביץ: ראש המוסד ראש השבכ ס׳ הרמטכל ומנכל משרד הביטחון במכתב לנתניהו:רשות הסייבר שאתה מקים עלולה לפגוע בבטחון המדינה pic.twitter.com/oa72L4hnT1
— guy soudry (@soudron) April 24, 2017
Les dirigeants de la défense et du renseignement auraient obtenu la promesse que l’autorité soit mise en place avec leur coopération totale, mais ont réalisé que ce ne serait pas le cas quand le projet de loi a été rédigé l’été dernier. Ils ont détaillé leurs frustrations dans la lettre de la semaine dernière.
« Ce projet de loi cherche à accorder des pouvoirs étendus à l’Autorité de cyber-défense, dont l’objet n’est pas clairement défini », ont-ils écrit selon la copie de la lettre publiée par la chaîne.
Ils ont demandé l’interruption immédiate du processus législatif et la rédaction d’un nouveau projet de loi qui soit plus adapté aux besoins sécuritaires d’Israël.
Judah Ari Gross a contribué à cet article.