Les Saoudiens organisent une rencontre sur la paix israélo-palestinienne sans Israël
Cette réunion à huis-clos aux Nations unies a marqué le 20e anniversaire de la proposition de l'Initiative de paix arabe en présence de dignitaires US, arabes et de l'UE
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
L’Arabie saoudite a accueilli une rencontre ministérielle à huis-clos, mardi soir, marquant le 20e anniversaire de la proposition de l’Initiative de paix arabe, mais elle n’a pas invité l’État juif, ont confirmé deux diplomates arabes auprès du Times of Israel.
Les représentants de presque tous les membres de la Ligue arabe, notamment les Palestiniens, avaient été conviés mais Israël n’a pas reçu d’invitation.
Le journal saoudien Al Arabiya, qui a rapporté le premier l’information, a fait savoir que les États-Unis avaient envoyé la secrétaire d’État adjointe aux affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, à cette session et que le Royaume-Uni ainsi que plusieurs pays de l’UE avaient délégué des représentants.
Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne Josep Borell, le ministre des Affaires étrangères saoudien Faisal bin Farhan et le secrétaire-général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit ont pris la parole lors de cet événement, a fait savoir Al Arabiya.
Les ministres ont évoqué diverses propositions visant à relancer le processus de paix sur la base de l’Initiative de paix arabe et de plans similaires, a déclaré un diplomate arabe au Times of Israel.
L’organisation d’une telle session et la présence, à cette occasion, de hauts-diplomates du Moyen-Orient, de l’Union européenne et des États-Unis semblent être un revers essuyé par les efforts livrés par Israël qui tente de rejeter l’Initiative de paix arabe, disant qu’elle n’est plus un outil de paix d’actualité.
Cette proposition faite en 2002 offrait à l’État juif la normalisation des liens avec les 22 membres de la Ligue arabe si Israël acceptait la solution à deux États sur la base des frontières de 1967, et avec une solution juste offerte aux réfugiés palestiniens.
Une initiative qui avait été rapidement rejetée par l’État juif, dont les gouvernements sont de plus en plus opposés à la demande de retrait de ses forces et de ses implantations aux frontières pré-1967, affirmant que c’est injustifiable et que les citoyens ne devraient pas être expulsés d’un territoire de Cisjordanie auquel le peuple juif est lié depuis des millénaires.
Récemment, Jérusalem a évoqué la signature des accords d’Abraham, disant qu’ils étaient la preuve de ce que l’Initiative de paix arabe était dorénavant sans objet. Ces accords négociés avec les États-Unis ont permis à Israël de normaliser ses relations avec Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc avant qu’une solution ne soit trouvée au conflit israélo-palestinien.
Les trois pays signataires des accords d’Abraham devaient envoyer leurs ministres des Affaires étrangères à la session, mardi.