Les tensions en mer Rouge font grimper les cours du pétrole
Les attaques depuis le 7 octobre ont incité les grandes compagnies maritimes à réorienter leurs navires vers la pointe sud de l'Afrique, malgré les coûts de carburant plus élevés
Les prix du pétrole ont grimpé mardi 26 décembre, à l’issue d’un long week-end férié, dans un marché peu fréquenté mais inquiet de possibles conséquences du conflit au Proche-Orient sur l’acheminement du pétrole. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, a avancé de 2,52 %, à 81,07 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, est monté de 2,73 % à 75,57 dollars. Le marché de Londres est resté fermé mardi.
« Plusieurs facteurs liés au conflit au Proche-Orient fournissent de l’élan au cours du pétrole », a expliqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates. « Tout d’abord les attaques visant les navires commerciaux en mer Rouge provoquent la reroutage des tankers ce qui accroît les coûts mais aussi les probabilités d’un incident interrompant l’acheminement du brut », a-t-il ajouté.
Ces attaques depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre ont en effet incité les grandes compagnies maritimes à réorienter leurs navires vers la pointe sud de l’Afrique, malgré les coûts de carburant plus élevés pour des voyages beaucoup plus longs.
Les Houthis, qui contrôlent des pans entiers du territoire yéménite dont la capitale Sanaa, répètent qu’ils continueront leurs attaques tant que la nourriture et les médicaments ne rentreront pas en quantité suffisante dans la bande de Gaza.
Par ailleurs, l’armée américaine a mené des frappes aériennes contre trois sites de groupes pro-iraniens en Irak, utilisés notamment par le Hezbollah et d’autres forces soutenues par l’Iran. Ces frappes sont intervenues en réponse notamment à une attaque ayant ciblé des personnels américains à Erbil, dans le nord du pays, a indiqué le Pentagone.
« Le fait que des groupes soutenus par l’Iran attaquent des personnels américains en Irak, provoque des représailles qui renforcent également la probabilité d’une extension du conflit », s’est inquiété Andy Lipow. Enfin, « il y a eu l’attaque par un drone d’un navire chimiquier au large de l’Inde : cela montre aussi que la zone de conflit pourrait s’étendre », a commenté l’analyste.
Ce navire chimiquier a été touché samedi par un « drone d’attaque tiré depuis l’Iran », et deux pétroliers et un destroyer américain naviguant en mer Rouge ont également été visés par des drones lancés par les rebelles Houthis au Yémen, selon l’armée américaine. L’attaque, intervenue en mer d’Arabie à 200 milles nautiques au sud-ouest du port indien de Veraval, dans l’État du Gujarat, a causé un incendie à bord, qui a été éteint, et n’a pas fait de blessé, a indiqué le ministère américain de la Défense.