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Les US constateraient une préparation des missiles balistiques en Iran

Des responsables ont affirmé à CNN que des efforts étaient livrés pour évaluer le moment que choisirait Téhéran pour des représailles suite à l'élimination de Soleimani

Un missile balistique Fateh-110 pendant une parade militaire iranienne de 2012. (Crédit : military.ir/Wikimedia Commons)
Un missile balistique Fateh-110 pendant une parade militaire iranienne de 2012. (Crédit : military.ir/Wikimedia Commons)

Les Etats-Unis ont eu des indications portant sur un renforcement, de la part de l’Iran, de son état de préparation au lancement de missiles balistiques à courte et moyenne portée suite à l’élimination du général Qassem Soleimani, chef des forces Al-Qods, dans une frappe américaine, a fait savoir CNN samedi.

La chaîne a cité les propos d’un responsable américain qui n’a pas été identifié, alors que Washington se prépare à la riposte de la République islamique à l’attaque de vendredi.

Le chef suprême iranien Ali Khamenei a promis que Téhéran préparait une « dure vengeance » pour répondre à la mort du général populaire qui était aussi l’un de ses amis personnels.

Les renseignements américains font un travail de surveillance, à l’aide de différents moyens, pour évaluer le moment où les missiles pourraient être prêts au lancement, a noté le reportage.

Pour sa part, un autre responsable américain non-identifié a affirmé à CNN que les responsables de la Défense américains discutaient intensément pour tenter d’évaluer la possibilité d’une éventuelle riposte de l’Iran dans les jours à venir, précisant que « les points de vue diffèrent » sur le moment que pourrait choisir la République islamique pour mener une attaque majeure.

Une attaque pourrait être attendue, au maximum, « dans les semaines à venir », a déclaré le responsable.

Des manifestants en deuil avec le drapeau national et le drapeau de Hashed al-Shaabi brandissent le portrait du commandant militaire iranien Qassem Soleimani au cours d’une procession funéraire à Kadhimiya, un quartier de pèlerinage chiite de Bagdad, le 4 janvier 2020. (Crédit : SABAH ARAR / AFP)

L’Iran a juré de venger âprement la mort de Soleimani, chef des forces iraniennes d’élite Al-Qods et cerveau de la stratégie sécuritaire régionale de l’Iran. Il a été tué lors d’une frappe aérienne aux premières heures de vendredi aux abords de l’aéroport international de Bagdad. Cette attaque a causé une recrudescence des tensions dans la région et testé l’alliance américaine avec l’Irak.

Un haut-commandant iranien a déclaré sur le ton de la menace, samedi, qu’environ 35 cibles américaines au Moyen-Orient – ainsi que Tel Aviv – étaient à portée de Téhéran dans le cadre de la vengeance de l’Iran suite à l’élimination de Soleimani.

« Le détroit d’Ormuz est un point vital pour l’Occident et un grand nombre de contre-torpilleurs et navires de guerre américains y circulent… des cibles américaines vitales dans la région ont été identifiées par l’Iran depuis longtemps », a clamé le général Gholamali Abuhamzeh, commandant des Gardiens de la Révolution iranienne de la province de Kerman, dans le sud de la République islamique, selon l’agence Reuters.

« Environ 35 cibles américaines de la région, ainsi que Tel Aviv, sont à notre portée », a-t-il ajouté.

L’Etat juif aurait renforcé les niveaux d’alerte dans toutes ses ambassades, dans le monde entier, ainsi que celui de l’armée israélienne dans ce contexte de menaces.

Le cabinet de sécurité doit se réunir ce dimanche à Jérusalem pour évoquer ces questions.

Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a souligné samedi « la nécessité de la désescalade ».

Après s’être entretenu avec le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif depuis Bruxelles, Borrell a écrit sur Twitter : « J’ai parlé des événements récents avec le ministre iranien des Affaires étrangères. J’ai souligné la nécessité de la désescalade des tensions, de l’exercice de la retenue afin d’éviter davantage d’escalade. »

Des soldats israéliens près de la frontière entre Israël et la Syrie, sur le plateau du Golan, le 3 janvier 2020. (Crédit : Basel Awidat/Flash90)

Cette frappe a fait naître la crainte d’une guerre d’envergure, et la riposte de l’Iran – ainsi que le moment choisi pour ces représailles – restent indéterminés. Toute réponse devrait probablement survenir après les trois jours de deuil décrétés en Iran et en Irak. Tous les regards se portent sur l’Irak, où l’Amérique et la République islamique s’opposent dans une lutte d’influence depuis l’invasion du pays, en 2003, qui avait eu lieu sous la direction des Etats-Unis.

Trump a fait savoir qu’il avait lui-même ordonné cette attaque – une décision à haut-risque qui a été prise sans consulter le Congrès ou les alliés des Américains – pour empêcher un conflit. Les officiels, aux Etats-Unis, clament que Soleimani complotait une série d’attaques qui auraient mis en péril des responsables et des soldats américains sans pour autant présenter de preuves.

Soleimani était l’architecte de la politique régionale de l’Iran visant à mobiliser des milices en Irak, en Syrie et au Liban, notamment dans la guerre contre le groupe Etat islamique. La responsabilité d’attaques menées contre des soldats américains et des alliés des Etats-Unis, depuis des décennies, lui avait également été attribuée.

Après la frappe de vendredi au petit matin, la coalition dirigée par les Etats-Unis a diminué ses opérations et renforcé les « mesures de sécurité et de défense » sur les bases accueillant les forces de la coalition en Irak, a indiqué un officiel de la coalition sous couvert d’anonymat. Pour leur part, les Etats-Unis ont déployé 3 000 soldats supplémentaires dans le Koweït voisin – dernière série de déploiements, ces derniers mois, alors que le face-à-face avec l’Iran n’a cessé d’empirer.

Un véhicule en flammes à l’aéroport international de Bagdad à la suite d’une frappe aérienne, en début de journée, vendredi 3 janvier 2020. (Crédit : Service de presse du ministère des Affaires étrangères irakien via AP)

Dans une menace à peine voilée, une milice soutenue par l’Iran, Kataeb Hezbollah, ou brigades du Hezbollah, a appelé les forces de sécurité irakiennes à rester à au moins 1 000 mètres à l’écart des bases américaines à partir de dimanche soir.

« Les responsables des forces de sécurité doivent protéger leurs combattants et ne pas leur permettre de devenir des boucliers humains pour les croisés occupants », a noté le message d’avertissement en faisant référence aux bases de la coalition. Ce groupe avait été fondé par Abu Mahdi al-Muhandis, haut-commandant d’une milice irakienne mort lors de la même frappe que Soleimani.

Tard dans la soirée de samedi, une série de roquettes a été lancée et s’est abattue dans la Zone verte et à ses alentours. Ce secteur abrite les bureaux du gouvernement et les missions étrangères, et notamment l’ambassade américaine.

Une roquette Katyusha qui est retombée dans un square, à moins d’un kilomètre de l’ambassade, n’a pas fait de blessés, selon un responsable de la sécurité irakienne qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat parce qu’il n’était pas autorisé à s’adresser aux journalistes.

Un autre projectile, à Bagdad, s’est abattu à environ 500 mètres du palais As-Salam où le président irakien Barham Salih reste habituellement lorsqu’il se trouve à Jadriya, un quartier adjacent à la Zone verte, a ajouté l’officiel.

Un autre responsable de la sécurité a expliqué que trois roquettes étaient retombées aux abords d’une base aérienne où des entreprises américaines sont normalement présentes, au nord de Bagdad. Les projectiles ont atterri à l’extérieur de la base, près d’une ferme, et il n’y a pas eu de dégâts, selon l’homme.

Des Marines américains embarquent à bord d’un avion C-130 pour renforcer le complexe de l’ambassade de Bagdad en Irak, le 31 décembre 2019. (Crédit : US Marine Corps/Sgt. Kyle C. Talbot)

Samedi également, un porte-parole des forces armées irakiennes a déclaré que les mouvements des forces de coalition – notamment américaines – aériens et terrestres seraient restreints, sous réserve de l’approbation du Premier ministre Adel Abdul-Mahdi, commandant en chef des forces armées.

Ce que signifient concrètement ces restrictions reste indéterminé dans la mesure où les soldats de la coalition sont d’ores et déjà soumis à des limitations et que leurs actions doivent être coordonnées avec le Commandement conjoint des opérations formé de hauts-commandants militaires irakiens.

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