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Les usines à chiots vendent des « milliers » de chiens chaque année – Knesset

La commission a fait état de conditions d'élevage épouvantables, d'un manque de données et de contrôle et de milliers d'animaux abandonnés et euthanasiés

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Une usine à chiots dans la ville de Haïfa, dirigée par un habitant du village druze d'Usafiya. (Ministère de l'Agriculture, tel que présenté à la commission des affaires intérieures et de l'environnement de la Knesset, le 3 août 2020)
Une usine à chiots dans la ville de Haïfa, dirigée par un habitant du village druze d'Usafiya. (Ministère de l'Agriculture, tel que présenté à la commission des affaires intérieures et de l'environnement de la Knesset, le 3 août 2020)

Quelques jours après avoir obtenu que la législation relative à la surveillance du bien-être des animaux passe de la commission de l’Éducation de la Knesset à la commission de l’Intérieur et de l’Environnement qu’elle préside, la députée Miki Haimovich (Kakhol lavan), militante des droits des animaux, envisage un projet de loi visant à réglementer l’élevage de chiens qui permettra de mettre un terme aux usines à chiots pirates qui produisent des dizaines de milliers de chiens à vendre, souvent dans des conditions dramatiques, alors que des milliers d’animaux sains et abandonnés sont euthanasiés chaque année.

La commission de l’environnement a appris lundi que quelque 400 000 chiens étaient enregistrés en Israël, dont 50 à 75 % sont vaccinés. Environ 47 000 chiens sont enregistrés chaque année auprès des autorités locales ; parmi eux, 3 500 sont des animaux de race certifiés, élevés avec la certification du Kennel Club d’Israël et quelques centaines sont importés de l’étranger.

En dehors de ces chiffres, peu de données sont collectées, a constaté la commission. L’administration fiscale ne dispose d’aucun chiffre sur le commerce de chiens car un amendement de 2013 a supprimé cette catégorie spécifique pour la déclaration.

Meir Lankry, chef de la section Environnement de la police israélienne, confisque des chiots pitbull élevés illégalement dans une maison du centre ville d’Or Akiva, sur une photographie présentée à la commission des affaires intérieures et de l’environnement de la Knesset, le 3 août 2020.

La responsabilité du bien-être des animaux incombe à différents organismes : la police israélienne, dont la section de l’environnement ne compte que deux personnes (et devrait augmenter avec la nomination d’un nouveau commissaire), l’unité centrale d’application et d’enquête du ministère de l’Agriculture (CEIU – Central Enforcement and Investigations Unit) et les inspecteurs municipaux.

Jusqu’en juillet de cette année, 84 chiens ont été confisqués à des éleveurs clandestins à Usafiya, Tira, Tel Aviv et Katzrin sur le plateau du Golan. L’année dernière, 32 chiens d’attaque ont été confisqués dans le village druze de Yarka, dans le nord du pays.

Entre-temps, malgré certaines descentes de police, et pour des raisons qui restent obscures, un marché aux animaux illégal est toujours organisé de façon hebdomadaire en périphérie de la ville arabe de Kafr Kassem, à l’est de Tel Aviv.

Tal Gilboa, militante pour la libération des animaux et le végétalisme, contactée il y a un an par le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour lui demander conseil sur le bien-être des animaux, a déclaré qu’il n’existait aucune norme pour l’élevage dans les usines à chiots, que la législation existante sur le bien-être des animaux n’était pas appliquée, sauf en cas de plainte, et que les abus sur les animaux étaient très répandus.

Un élevage illégal de chiots montrant un épagneul Cavalier King Charles dans le village druze d’Usfiya, dans le nord du pays. (Ministère de l’Agriculture, tel que présenté à la commission des affaires intérieures et de l’environnement de la Knesset, le 3 août 2020.)

« Deux chiens sont mis dans une cage pour s’accoupler, la femelle tombe enceinte, ses chiots lui sont enlevés, puis on la fait tomber enceinte encore et encore », explique-t-elle.

Deganit Bendov, anciennement responsable au ministère du Bien-être animal, a déclaré que tous les éleveurs devraient être tenus d’avoir une licence.

« Le problème, c’est que les éleveurs clandestins n’ont pas de permis d’exploitation, pas de permis pour les chiens, ne font pas de rapports sur les ventes et vendent dans toutes sortes d’endroits, des magasins, des maisons ou des stations essence. »

Hilik Merom, président de l’association vétérinaire israélienne des animaux de compagnie, a déclaré : « Nous avons besoin d’une législation depuis des années sur ce qui est autorisé dans l’élevage. Une loi définirait qui est autorisé à faire appliquer la loi. »

Un système plus organisé est nécessaire pour garantir aux animaux des droits légaux, a-t-il ajouté. « Actuellement, un chien est un bien qui a un propriétaire mais pas de droits. »

https://www.facebook.com/ag238/posts/257411938979212

Merom a estimé qu’il y avait « des dizaines de milliers » de chiens élevés chaque année dans des « usines à chiots », les races populaires (bien qu’elles ne soient souvent pas de race pure, malgré la publicité) comprenant le Shih Tzu et l’épagneul Cavalier King Charles, mais aussi des chiens de combat comme les pitbulls, dont l’élevage est interdit dans le pays mais pour lesquels la demande reste élevée. (La publicité Facebook ci-dessus fait la promotion des « Chiens de berger belge de race ».)

« Cela devrait prendre sept jours pour rédiger un projet de loi comme celui-ci et un mois pour le soumettre », a déclaré M. Merom.

Le service vétérinaire du ministère de l’Agriculture travaille depuis 2017 sur un amendement de la Knesset basé sur la loi britannique dite Lucy, pour obliger ceux qui achètent des chiens à enregistrer les coordonnées du vendeur.

Miki Haimovich, ex-présentatrice de télévision et défenseuse de l’environnement au sein de Kakhol lavan, avec un chien de refuge, appelant les téléspectateurs à offrir à Shimi et à d’autres chiens un nouveau foyer. (Capture d’écran : YouTube)

Résumant la réunion, Mme Haimovich a chargé l’administration fiscale d’examiner la possibilité d’ajouter une clause spécifique sur l’élevage et le commerce de chiens dans le règlement relatif aux permis d’exploitation et de faire un rapport dans un délai d’un mois. Elle a également demandé au service des plaintes du ministère de l’Agriculture de fournir des chiffres sur les accusations, les condamnations et les amendes.

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