Les victimes américaines du 7 octobre portent plainte contre l’Iran
67 plaignants affirment que Téhéran "a fomenté et financé" l'attaque commise en Israël, rappelant les informations faisant état de rencontres à Beyrouth entre le Hamas, le Jihad islamique et des chefs militaires iraniens
Des dizaines de victimes américaines et les familles de ressortissants qui ont été tués ou kidnappés lors de l’assaut barbares lancé par les terroristes palestiniens du Hamas et ses complices sur le sol israélien, le 7 octobre, ont porté plainte mercredi aux États-Unis contre l’Iran, lui attribuant la responsabilité du massacre et réclamant une indemnisation.
Les 67 plaignants ont affirmé que l’attaque a été « fomentée et financée par la république islamique d’Iran », a fait savoir NBC News.
« L’Iran assume une responsabilité directe dans l’attaque du 7 octobre », lit-on dans la plainte qui a été déposée à la Cour de district du district de Columbia. « En effet, ce point est incontestable en lui-même. Le régime iranien a ouvertement affiché sa motivation pour aider à mener ces atrocités ».
Selon Bloomberg, les plaignants réclament un milliard de dollars de dommages et intérêts.
Le 7 octobre, les terroristes palestiniens du Hamas et leurs complices civils ont lancé une attaque barbare dans le sud d’Israël. Près de 1 200 personnes sont mortes, essentiellement des civils dont la plus jeune avait 10 mois. Les hommes armés ont abattu des familles entières, se rendant aussi coupables de viols en réunion, de tortures et de mutilation sur leurs victimes qui vivaient dans les communautés frontalières de la bande de Gaza. Ils ont par ailleurs exécuté 364 festivaliers qui prenaient part à une rave-party. Ils ont aussi kidnappé 253 personnes, essentiellement des civils, les prenant en otage dans la bande de Gaza. Plus d’une centaine de captifs ont été libérés au cours d’une trêve survenue fin novembre, mais plus de 130 d’entre eux se trouvent encore aujourd’hui dans les geôles du Hamas et de ses complices. Le plus jeune otage, Kfir Bibas, a eu un an en captivité.
Au moins 32 citoyens américains ont été tués dans cette attaque.
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Selon NBC, il y a parmi les plaignants des personnes qui ont été kidnappées ou qui ont été blessées pendant le massacre ainsi que des proches de victimes assassinées.
Natalia Ben Zvi, dont le fils Sagiv a été tué au festival de musique électronique Supernova, a confié au site d’information Ynet qu’elle voulait que justice soit rendue à son enfant, « un jeune homme qui était beau et bon ». « En ce qui me concerne, c’est l’Iran qui est la tête du serpent et à ce titre, l’Iran n’est pas moins responsable que le Hamas », a-t-elle expliqué.
La plainte établit qu’entre le mois d’avril et le mois de juin 2023, les leaders iraniens avaient rencontré le chef du Hamas et celui du Jihad islamique palestinien, une faction terroriste alliée plus petite, ainsi que d’autres groupes terroristes en Syrie et en Iran « pour encourager d’autres actes de terrorisme à l’encontre d’Israël ».
Quand le mois d’août était arrivé, poursuit la plainte, les commandants des forces al-Quds, au sein du Corps des gardiens de la révolution islamique, se rencontraient deux fois par semaine à Beyrouth « avec des responsables du Hamas, du Jihad islamique palestinien, du Hezbollah et d’autres organisations terroristes », citant des articles du Wall Street Journal et d’autres médias qui avaient fait état de ces réunions. La force al-Quds, au sein du Corps des Gardiens de la révolution, est l’unité chargée des opérations menées à l’étranger.
Parmi les personnes ayant pris part à ces réunions figurait le ministre des Affaires étrangères de la république islamique, Hossein Amir-Abdollahian, selon la plainte.
Le 2 octobre, Téhéran « a donné le feu vert au Hamas, au Jihad islamique palestinien et aux autres groupes soutenus par l’Iran concernant le lancement de l’attaque qui avait été planifiée contre Israël, les groupes terroristes ayant tiré profit des renseignements, des entraînements et des équipements militaires en provenance de l’Iran », continue-t-elle.
« L’acheminement par l’Iran de fonds, d’armes, de munitions, de renseignements au Hamas et au Jihad islamique palestinien, ainsi que les entraînements assurés par l’Iran, ont offert à ces groupes terroristes du soutien et des ressources qui ont été utilisés pour assassiner, pour torturer, pour prendre en otage ou pour blesser les Plaignants ainsi que des Israéliens, des hommes, des femmes, des personnes âgées, des adolescents, des enfants, des nouveaux-nés, des bébés et autres », explique la plainte.
Elle décrit ensuite les atrocités commises par les attaquants – et évoque notamment les sorts de Yonatan Siman-Tov, un ressortissant américain, son épouse, Tamar et leurs trois enfants qui sont morts asphyxiés lorsque les terroristes ont incendié leur habitation au kibboutz Nir Oz.
La plainte comprend aussi des images violentes montrant les victimes de l’assaut meurtrier.
Les plaignants accusent aussi l’Iran, « l’ennemi juré d’Israël et des États-Unis », d’avoir utilisé l’attaque du Hamas pour déjouer les efforts de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite.
« Alors qu’une normalisation potentielle des liens entre Israël et l’Arabie saoudite était en train de progresser, l’Iran a fait en sorte de remettre le compteur de l’équilibre régional à zéro, en tentant notamment d’unir les États arabes autour de la cause palestinienne », indiquent-ils.
La plainte reconnaît que poursuivre des États-nations est compliqué.
« Les plaignants reconnaissent que poursuivre ce litige jusqu’à sa fin peut être complexe et que cela pourra prendre du temps mais ils sont prêts à faire tout ce qui sera nécessaire pour que justice soit rendue face à ces atrocités dirigées, financées et armées par l’Iran », continue-t-elle.
L’avocat Alex Spiro du cabinet Quinn, Emanuel, Urquhart, and Sullivan LLP, qui a déposé la plainte pour le compte des plaignants, a indiqué à NBC News que « nous attendons de pouvoir présenter notre affaire en utilisant plusieurs moyens, notamment par le biais de déclarations sous serment faites par nos clients ainsi que par le biais des informations données par les experts sur l’Iran et sur le financement du terrorisme ».
L’ambassade iranienne aux États-Unis n’a pas répondu aux demandes de réaction des médias.
Mercredi également, Judith Raanan, une otage qui a été libérée et les proches de deux victimes assassinées, Itay Glisko et Daniel Levi Ludmir, ont déposé une plainte distincte à New York, réclamant des dommages et intérêts. Ils poursuivent Binance, un site d’échange de cryptodevises, qui a permis au Hamas d’effectuer des transactions sur sa plateforme ainsi que l’Iran et la Syrie qui auraient fourni un soutien financier et des armes au Hamas, a dit Bloomberg.
Un rapport transmis par le département d’État américain, le « Country Reports on Terrorism 2021 » avait établi que « le Hamas a reçu des financements, des armes et de la formation de la part de l’Iran et il soulève des fonds dans les pays du Golfe persique ».