Les voyages en Turquie déconseillés suite à la « menace réelle » d’une attaque iranienne
Le Conseil de sécurité nationale fait état d'une "préoccupation croissante" quant à la possibilité que l'Iran tente de cibler des Israéliens suite à l'assassinat du colonel Khodaï
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Israël a émis lundi une mise à jour de l’avertissement de voyage pour la Turquie, par crainte d’une réponse iranienne à l’assassinat d’un officier supérieur du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (IRGC) la semaine dernière.
Le colonel Hassan Sayyad Khodaï a été abattu de cinq balles dans sa voiture la semaine dernière par deux motards qui ont ouvert le feu sur lui dans l’est de la capitale iranienne alors qu’il rentrait chez lui. Il aurait été impliqué dans des meurtres et des enlèvements en dehors de l’Iran, y compris des tentatives visant à cibler des Israéliens.
« Depuis plusieurs semaines, et plus encore depuis que l’Iran a imputé à Israël la responsabilité de la mort de l’officier des Gardiens de la Révolution la semaine dernière, l’establishment de la défense est de plus en plus préoccupé par les tentatives iraniennes de nuire à des cibles israéliennes à travers le monde », a été indiqué dans un communiqué du Conseil de sécurité nationale (CNS).
Le Conseil de sécurité nationale a déclaré qu’il « renforçait » l’avertissement de voyage à la Turquie, soulignant que le pays et d’autres nations limitrophes de l’Iran posent « un niveau élevé de risque pour les Israéliens ces jours-ci ».
Les responsables de la sécurité ont déclaré que les avertissements faisaient suite à des « menaces réelles pour les Israéliens » en Turquie, sans ajouter de précisions.
« Les citoyens israéliens doivent rester vigilants et prendre les précautions nécessaires lorsqu’ils se rendent dans l’un de ces pays », a indiqué le communiqué du CNS.
Les autorités iraniennes n’ont pas encore pu identifier les suspects, même si l’incident a eu lieu au cœur de l’une des zones les plus sécurisées de Téhéran – la rue Mohahedin-e Eslam, où se trouvent d’autres hauts responsables de l’IRGC et de sa force d’élite, la Force al-Qods.
Israël, qui n’a pas officiellement commenté l’incident, aurait relevé le niveau d’alerte de sécurité dans ses ambassades et consulats à travers le monde, craignant une attaque iranienne en représailles.
Le colonel Khodaï est la figure la plus importante dont le meurtre sur le sol iranien a été annoncé par Téhéran depuis celui du physicien nucléaire Mohsen Fakhrizadeh, tué en novembre 2020 près de la capitale dans une attaque contre son convoi.