L’Espagne n’a pas encore décidé de participer à la coalition militaire en mer Rouge
"La décision est de ne pas intervenir, ou en tout cas de ne pas intervenir dans les conditions proposées par les Etats-Unis," a indiqué Alberto Núñez Feijóo
L’Espagne a indiqué vendredi avoir choisi une position de « prudence maximale » avant de décider si elle participerait à la coalition menée par les Etats-Unis pour défendre le trafic maritime en mer Rouge contre les attaques des Houthis pro-Iran du Yémen.
« L’Espagne ne participera jamais à une opération (de manière) unilatérale », a déclaré la porte-parole du gouvernement de gauche espagnol, Pilar Alegría, rappelant qu’une participation de Madrid ne pourrait se faire que « sous le parapluie de l’Union européenne et de l’Otan ».
Elle a résumé la position espagnole face à cette initiative américaine, annoncée lundi par le ministre américain de la Défense Lloyd Austin, par ces deux mots : « prudence maximale ».
Mme Alegría s’exprimait après une rencontre entre le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez et le leader du principal parti de l’opposition de droite, Alberto Núñez Feijóo.
Lors d’une conférence de presse séparée, M. Feijóo a indiqué avoir interrogé M. Sánchez sur une éventuelle participation de l’Espagne à cette coalition, qui, selon un porte-parole du Pentagone, compterait désormais plus de 20 pays membres.
« La décision est de ne pas intervenir, ou en tout cas de ne pas intervenir dans les conditions proposées par les Etats-Unis, » a commenté M. Feijóo en rapportant la réponse du Premier ministre.
Dès mardi matin, le ministère de la Défense avait averti que « l’Espagne (dépendait) des décisions de l’Union européenne et de l’Otan et, par conséquent, ne (participerait) pas unilatéralement » à cette opération baptisée « Prosperity Guardian ».
De fait, contrairement à d’autres pays européens, l’Espagne n’a annoncé l’envoi d’aucun navire en mer Rouge pour joindre cette coalition.
Dirigée par les Etats-Unis, « Prosperity Guardian » a pour objectif de mettre un terme aux attaques des Houthis contre des navires que ces Yéménites soutenus par l’Iran considèrent comme « liés à Israël ».
Ces attaques ont grandement perturbé le trafic maritime, de nombreux armateurs ayant décidé de suspendre tout transit en mer Rouge.
Le gouvernement espagnol n’a pas fourni de précision sur ses réserves face à cette initiative américaine, mais le partenaire au pouvoir du Parti socialiste est un parti de gauche radicale généralement très hostile à la politique étrangère américaine.