L’Etat s’oppose à la vente des brouillons de la Déclaration d’indépendance
La cour a jugé que ces documents faisaient partie de la propriété publique et affirme qu'ils doivent être protégés
La cour de district de Jérusalem dimanche a interdit la vente les ébauches de la Déclaration d’indépendance d’Israël qui devaient être vendues aux enchères plus tard cette semaine.
Le tribunal a estimé que les 12 pages manuscrites – estimées à une valeur de centaines de milliers de dollars – étaient des biens publics et a déclaré que son verdict devrait « garantir que les biens inaliénables d’Israël restent entre les mains du public et ne soient pas supprimés du pays sans le consentement du gouvernement ».
Les ébauches auraient dû être mises aux enchères cette semaine à Kedem Auction House de Jérusalem ainsi que d’autres objets historiques, y compris les lettres d’amour de David Ben-Gurion adressées à une de ses maîtresses et un drapeau israélien utilisé sur l’Exode, un navire qui a amené clandestinement des immigrants juifs en Palestine en 1947.
L’ordonnance du tribunal a été prise en réponse à une requête d’Etat exigeant que les documents soient retirés du catalogue de Kedem.
Rédigés par l’avocat Mordechai Beham en avril 1948, les documents soulignaient la mise en place de l’établissemnt d’un gouvernement indépendant et provisoire qui assumera l’autorité et la responsabilité de l’administration de l’Etat juif naissant.
La maison d’enchères a fixé l’offre de départ à 250 000 dollars et a précisé que les appels d’offres pour 12 pages manuscrites de Beham pourraient atteindre le million de dollars.
Le catalogue de vente de Kedem a précisé que les documents ont été particulièrement importants car ils présentent le récit sioniste de l’époque et décrivent la chaîne des événements qui ont conduit à la création d’Israël.
Le verdict rendu dimanche survient après que le tribunal a publié jeudi une ordonnance provisoire interdisant la mise en vente des documents lors des enchères publiques de mercredi.
En réponse, la Kedem Auction House a indiqué qu’il a simplement servi d’ « agent de médiation » et qu’il était impartial au débat juridique sur la propriété des projets.
« Nous trouvons étrange que l’Etat a abandonné cet actif inaliénable pendant 67 ans et qu’il n’a pas pris la peine de l’exiger, bien que les médias et les études ont signalé son existence à plusieurs reprises », a déclaré la maison d’enchères dans un communiqué.
« L’Etat ne s’est souvenu de ces ébauches qu’une fois mises en vente aux enchères publiques ».