Lew : Netanyahu devrait changer d’approche face aux désaccords entre Jérusalem et Washington
Selon l'ambassadeur américain en Israël, le Premier ministre doit mieux expliquer sa guerre à Gaza aux États-Unis et au reste du monde
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
L’ambassadeur américain en Israël Jack Lew a laissé entendre mardi que le Premier ministre Benjamin Netanyahu devrait changer d’approche face aux désaccords entre Jérusalem et Washington sur la guerre en cours contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.
« Je pense qu’il faut essayer de limiter au maximum l’exposition et ne pas chercher à exagérer la marge de manœuvre disponible », a déclaré Lew, sans mentionner le nom de Netanyahu.
Israël « a du travail à faire » pour rétablir le soutien bipartisan aux États-Unis, a déclaré Lew, mais le pays « doit le faire sans remettre en question les motivations des personnes qui posent des questions, [et] en particulier vos meilleurs amis ».
S’exprimant lors de la conférence annuelle de l’Institut Aaron pour la politique économique de l’Université Reichman, l’envoyé a ajouté que les liens entre les États-Unis et Israël « ne sont pas mauvais sur le fond, mais l’image qui en a été donnée n’est pas brillante ».
Israël doit mieux expliquer sa version de la guerre à Gaza aux États-Unis et au reste du monde, a-t-il affirmé.
« Les images diffusées en Amérique sont brutales. Il y a des ennemis d’Israël qui racontent activement l’histoire de manière très négative », a-t-il déclaré.
Lew a imputé à des considérations de politique intérieure les résultats médiocres d’Israël en matière de diplomatie publique : « Si le monde n’a pas vu tout ce qu’Israël a fait, c’est en partie parce que cela s’est fait dans un environnement où il serait formidable que l’histoire soit racontée à l’extérieur du pays, mais où il n’y a pas grand intérêt à en faire la promotion à l’intérieur du pays. »
L’administration Biden a travaillé d’arrache-pied pour aider à faire passer le message d’Israël, a-t-il fait valoir.
« Nous avons dit très clairement qu’Israël avait le droit et la responsabilité de se défendre », a rappelé Lew.
« Nous travaillons jour et nuit pour nous assurer que des choses comme l’aide humanitaire soient fournies. Et Israël doit dire qu’il s’assure que les gens reçoivent ce dont ils ont besoin pour qu’il n’y ait pas de famine. »
Lew a souligné qu’il n’y avait pas de famine à Gaza : « La situation est très difficile, mais il n’y a pas de famine. »