L’ex-directrice du bureau de Netanyahu nommée sténographe des réunions classifiées
Cette nomination survient après des articles parus en juillet selon lesquels le Premier ministre tenterait de modifier les transcriptions de réunions sensibles tenues en temps de guerre
La directrice du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a récemment été nommée sténographe par le Premier ministre pour les réunions sensibles du cabinet et de consultations liées à la guerre, selon un reportage diffusé dimanche.
Le reportage de la Douzième chaîne a été réalisé après que de hauts responsables de la sécurité ont signalé, le mois dernier, des divergences entre les transcriptions des réunions et les événements en temps réel.
La directrice du bureau devenue sténographe, désignée par la Douzième chaîne uniquement par son initiale en hébreu « Nun », a commencé à assister aux réunions il y a plusieurs semaines pour transcrire les procès-verbaux des discussions sensibles.
Lorsque les participants ont remarqué sa présence, la Douzième chaîne a indiqué que des sources proches du Premier ministre ont déclaré qu’un sténographe avait récemment démissionné pour des raisons personnelles et que la charge de travail était trop importante pour qu’une seule personne puisse s’en charger.
Les sources ont déclaré que Nun avait souhaité quitter son poste de directrice de bureau et qu’elle détenait l’habilitation de sécurité nécessaire pour ce poste.
La nouvelle de la nomination de Nun fait suite à des allégations parues dans les médias israéliens le mois dernier, selon lesquelles Netanyahu aurait tenté de dissimuler ses conversations concernant la gestion de la guerre menée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.
Selon ces informations, de hauts responsables de la sécurité s’inquiétaient des efforts déployés pour modifier les comptes-rendus des discussions tenues avec Netanyahu en temps de guerre, après avoir découvert des divergences entre les transcriptions des réunions et ce que les personnes présentes avaient entendu en temps réel.
Le site d’information Ynet avait alors affirmé que l’une des réunions dont les comptes-rendus auraient été modifiés portait sur des « préparatifs sensibles en vue d’un événement politique important », mais il n’avait pas fourni d’autres détails.
Le bureau de Netanyahu avait alors démenti ces accusations, les qualifiant de « purs mensonges ».
En réponse au reportage concernant le nouveau poste de Nun, le bureau du Premier ministre a déclaré que « les transferts de postes au sein du bureau sont une chose acceptable ».
« L’employée a été transférée au poste de sténographe après avoir demandé à quitter ses précédentes fonctions », a ajouté le cabinet du Premier ministre. « De plus, en raison de la guerre, il était devenu nécessaire d’embaucher un autre sténographe. »
Le communiqué a rejeté ce qu’il a déclaré être des tentatives de « calomnier le bureau du Premier ministre, ou une excellente employée, ou de présenter sa transition entre les rôles comme inappropriée ».
Semblant faire référence à des accusations antérieures selon lesquelles Netanyahu aurait tenté de modifier les procès-verbaux de réunions sensibles, le bureau du Premier ministre a déclaré que cette affirmation était « un mensonge pur et simple ».
« Ceux qui connaissent le processus de travail savent que les discussions sont enregistrées et transcrites et qu’il est impossible de les modifier. »
Des sources politiques de haut niveau ont toutefois déclaré à Ynet le mois dernier qu’elles ne pouvaient pas être certaines que les récentes réunions étaient enregistrées conformément aux exigences – étant donné que ces dernières se sont tenues, non plus dans les quartiers généraux de l’armée, mais dans les bureaux de Netanyahu de Tel Aviv et de Jérusalem.
Cette controverse autour du procès-verbal de la réunion du cabinet ne constituait pas une première pour Netanyahu et son gouvernement, qui ont été accusés de tenter de trafiquer ou de dissimuler des informations.
En juillet, la chaîne publique Kann avait rapporté que Netanyahu tenait des discussions sensibles sur la guerre via des appels téléphoniques depuis l’application WhatsApp, qui ne permet pas d’enregistrer les conversations.
Quelques semaines après le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre, le quotidien Haaretz avait rapporté que le chef de cabinet de Netanyahu, Tzahi Braverman – qui avait précédemment admis avoir détruit des documents au bureau du Premier ministre – avait saisi des documents classifiés concernant les mois précédant la guerre, ce qui avait incité la procureure générale Gali Baharav-Miara à ordonner au chef du Conseil de sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, de restituer ces documents.
Le Premier ministre a également refusé de mettre en place une commission d’enquête sur les échecs d’Israël jusqu’au 7 octobre, arguant que cela nuirait à l’effort de guerre et ne devrait commencer qu’après la fin des combats. Il refuse également de s’engager explicitement en faveur d’une commission d’État plutôt que d’un organisme d’enquête moins puissant.