L’ex-otage Gadi Mozes témoigne de sa rencontre avec Netanyahu à Nir Oz
"J'ai eu envie de dire au Premier ministre : 'Vous nous avez abandonnés' mais je ne l'ai pas fait, par politesse", a-t-il expliqué

Ex-hostage Gadi Mozes: I wanted to tell PM ‘You abandoned us,’ but I didn’t, ‘out of politeness’
Gadi Mozes, un otage qui avait été kidnappé le 7 octobre et qui a été remis en liberté, a raconté devant les caméras de la chaîne d’information N12, samedi, que lorsque le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est rendu au kibboutz Nir Oz, jeudi, il a eu envie de dire au chef de gouvernement – dont c’était la première visite au sein de la communauté dévastée depuis le pogrom du 7 octobre : « Vous nous avez abandonnés ». Toutefois, il s’est abstenu de le faire « par politesse », a-t-il ajouté.
« Après la rencontre avec lui, j’étais épuisé. Je n’ai pas pu tenir le coup », a confié Mozes, 80 ans, aux journalistes de l’émission « Meet the Press ».
« J’avais espéré que Bibi viendrait beaucoup plus tôt », a expliqué l’ex-captif, utilisant le surnom du Premier ministre.
Même si les résidents de Nir Oz avaient demandé à Netanyahu de venir les voir de façon répétée – le kibboutz avait été le plus durement touché par les terroristes lors du pogrom commis le 7 octobre, un massacre qui avait été à l’origine de la guerre en cours à Gaza – le Premier ministre avait refusé la requête des habitants.
Il est finalement venu 636 jours après l’assaut.
« J’espérais pouvoir lui dire : ‘Vous nous avez abandonnés’, » a dit Mozes.
« Vous lui avez dit cela ? », lui ont demandé les journalistes.
« Non », a-t-il répondu.
« Pourquoi ? »
« Par politesse », a-t-il dit.
Mozes a également expliqué que la communauté n’a pas reçu l’argent qui avait été promis par le gouvernement pour les travaux de réhabilitation.
« J’ai demandé à Netanyahu de réduire tout ce qui relève de la bureaucratie. Je lui ai dit que ses responsables nous rendaient la vie difficile. Ils ne débloquent pas les fonds », s’est exclamé Mozes. « En tant que Premier ministre, Netanyahu a promis des choses qu’il n’a pas tenues ».

Mozes, qui a été relâché après 482 jours passés dans les geôles du Hamas dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu qui avait ouvert la porte à la remise en liberté de certains captifs, a aussi affirmé que ses ravisseurs à Gaza lui avaient menti sur le sort de sa compagne, Efrat Katz, qui avait perdu la vie lors de l’assaut lancé par le Hamas. Ils lui avaient dit qu’elle était en vie et retenue en captivité.
Lorsque ses ravisseurs l’avaient autorisé à écouter les nouvelles à la radio, « l’émission s’est ouverte sur une enquête menée par l’armée de l’air concernant la mort d’Efrat Katz, originaire de Nir Oz. J’ai jeté la radio sur [le gardien] et j’ai hurlé : ‘Pourquoi m’avez-vous menti ?’. Il a ri », s’est souvenu Mozes.
L’enquête a révélé que, dans le chaos de l’invasion, Efrat Katz, 68 ans, avait probablement été tuée par les tirs de l’armée de l’air israélienne qui avait visé un véhicule transportant plusieurs terroristes qui tentaient alors de la kidnapper pour l’emmener à Gaza.