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L’extrême-droite promet de perturber la Gay Pride de Jérusalem

La police a accordé à l'organisation Lehava l'autorisation de manifester aux abords du défilé annuel dans la ville où des affiches anti-LGBT sont d'ores et déjà apparues

Une affiche contre le mariage homosexuel à Jérusalem qui dit en hébreu : "Père et mère  = Famille . Le courage de la normalité" (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Une affiche contre le mariage homosexuel à Jérusalem qui dit en hébreu : "Père et mère = Famille . Le courage de la normalité" (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le leader d’un groupe d’extrême-droite a déclaré mardi que son organisation prévoyait de perturber le défilé de la Gay pride de Jérusalem afin de combattre ce qui, selon lui, s’apparente à un « terrorisme LGBT ».

Bentzi Gopstein a fait savoir que son organisation Lehava avait reçu une autorisation de la police pour manifester aux abords du défilé, jeudi, et qu’elle utiliserait des haut-parleurs pour perturber ceux qui « mènent Israël à la catastrophe ».

« L’objectif de ce défilé est de dissoudre les valeurs de la famille juive et de transformer Jérusalem et tout Israël en Sodome », a commenté Gopstein dans un communiqué.

Lehava s’oppose aux mariages mixtes et à l’assimilation des Juifs ainsi qu’aux droits LGBT et tente de refréner toute activité publique de la part des non-Juifs en Israël. Des députés de tout le spectre politique ont tenté de désigner l’organisation comme groupe terroriste.

Benzi Gopstein, leader du groupe d’extrême-droite Lehava, lors d’une cérémonie à Jérusalem en l’hommage de feu le leader extrémiste Rabbi Meir Kahane, le 17 novembre 2016 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Gopstein est membre du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit, qui s’était allié avec HaBayit HaYehudi et l’Union nationale avant les élections du mois d’avril pour former l’Union des partis de droite. Cette fusion avait été orchestrée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu afin de sauver les votes en faveur du bloc de droite qui, disait-il, risquaient de se perdre si les formations appartenant à la ligne radicale se présentaient séparément et échouaient à franchir le seuil électoral.

Mardi également, le groupe conservateur de droite Hazon (Vision) a posé des affiches dénonçant le mariage homosexuel. Elles rappellent la cause des valeurs traditionnelles et contrent le mouvement LGBT avec le slogan : « Père et mère = Famille. Le courage de la normalité ».

Le rabbin Noa Sattath, directrice du Centre d’action religieuse israélien, a déclaré que les affiches de Hazon constituaient des « incitations », disant devant les caméras de la Douzième chaîne que le groupe conservateur était « contre tous ceux qui ne partagent pas sa vision du monde obscure et violente ».

« Nous continuerons à nous battre pour la justice et pour l’égalité », a dit Sattath, activiste dans la défense des droits LGBT et co-organisatrice du défilé de Jérusalem. « Nous demandons un examen minutieux des sources de financement de cette organisation qui n’hésite pas à faire des incitations. Personne ne sait qui finance Hazon et pourquoi. »

Des drapeaux de la Gay Pride accrochés rue Agron à Jérusalem, dans le centre-ville, avant le défilé de la Gay Pride qui aura lieu le 6 juin. Photo prise le 4 juin 2019 (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

Uri Banki, dont la fille Shira avait été mortellement poignardée pendant le défilé de 2015, a appelé le public à ne pas se laisser dissuader et à se rendre au rassemblement annuel.

« Si le bien garde le silence et ne se montre pas, c’est le mal qui redresse la tête », a écrit Banki sur sa page Facebook.

Le défilé de Jérusalem fait partie de dizaines d’événements organisés dans tout Israël pendant le mois des fiertés. La police espère prévenir une répétition des violences qui avaient endeuillé le défilé en 2015 lorsqu’un ultra-orthodoxe qui venait de sortir de prison après dix années d’incarcération pour une attaque au couteau lors de la Gay Pride, en 2005, avait poignardé à mort une adolescente et blessé plusieurs autres personnes.

La police nationale israélienne a fait savoir qu’elle « agira avec fermeté » contre tous ceux qui pourraient tenter de perturber la marche, et ajouté que des policiers en uniforme et en civil seront déployés tout le long du parcours et dans ses alentours, dans le centre de Jérusalem.

Au moins 2500 policiers encadreront les 30 000 participants qui devraient être présents, a fait savoir la Douzième chaîne.

Un drapeau LGBT devant la grande synagogue de Jérusalem, le 1er août 2018. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Les propos de Gopstein et les affiches posées par Hazon sont les derniers incidents en date qui sont survenus alors que les tensions montent en amont du défilé. La semaine dernière, le grand rabbin de Jérusalem a demandé à la mairie de ne pas hisser les drapeaux aux couleurs LGBT avant la parade, disant qu’ils « gâtent la ville ».

Les années précédentes, les ultra-orthodoxes et les membres de conseils religieux avaient été excédés par la présence de drapeaux multicolores à proximité de la grande synagogue de Jérusalem, sur King George Street, qui fait partie du parcours du défilé.

La municipalité de Jérusalem a indiqué dans un communiqué que les drapeaux seraient posés, comme les années précédentes, conformément aux jugements rendus par les tribunaux sur ce sujet.

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