L’histoire de l’espion soviétique qui a causé le plus de tort à Israël
Mort à Paris en 2015, Marcus Klingberg a été condamné en 1983 à 20 ans de prison pour avoir livré à Moscou des informations sur des recherches menées par Israël
Le documentaire « Marcus Klingberg, un pur espion » retrace l’histoire de l’espion soviétique qui a causé le plus de tort à Israël. Diffusé dimanche sur France 5, il est disponible en replay jusqu’en juillet sur le site france.tv. Le film a remporté le prix de l’Originalité du sujet lors de la 25e édition du Festival TV de Luchon.
Mort à Paris en 2015 à l’âge de 97 ans, Marcus Klingberg est considéré comme ayant été l’espion le plus dangereux de son pays. Juif polonais engagé dans l’Armée rouge pour fuir la Shoah et vétéran de l’indépendance d’Israël, le professeur Klingberg a été pendant trente ans à la tête du programme secret d’armes bactériologiques israélien. Nul ne se doutait alors qu’il était la taupe numéro un du KGB.
Il a été condamné en 1983 à 20 ans de prison pour avoir livré à Moscou des informations sur les recherches menées par Israël dans le domaine des armes biologiques, selon des experts militaires étrangers.
Pendant des années, il a déjoué toutes les tentatives du réputé contre-espionnage israélien pour le confondre.
Son dossier était à ce point sensible que son arrestation, son procès et sa condamnation ont été tenues secrètes pendant une dizaine d’années.
Klingberg a toujours dit avoir agi pour des motivations idéologiques et non financières.
Né à Varsovie dans une famille ultra-orthodoxe juive, Marcus Klingberg fuit la Pologne au moment de l’invasion nazie en 1939 pour se réfugier en URSS où il étudie la médecine.
En 1941, après l’entrée des troupes allemandes en URSS, il s’enrôle dans l’armée soviétique. Revenu en Pologne à la fin du conflit, il émigre ensuite en Suède puis en Israël peu après sa création en 1948.
Il sert dans les services de santé de l’armée israélienne jusqu’au rang de lieutenant-colonel. Spécialisé en épidémiologie, il intègre l’institut de Nes Ziona en 1957.
Ses fonctions, mais aussi sa réputation et sa participation aux conférences internationales font de lui une recrue de choix pour le KGB.
Les soupçons israéliens auraient commencé à peser sur lui en 1963, même si sa double vie pourrait avoir commencé avant. Ce n’est que 20 ans plus tard, en 1983, qu’il est arrêté.
Condamné à 20 ans de prison, Klingberg est libéré après une quinzaine d’années de détention et placé en résidence surveillée.
En 2003, il est finalement autorisé à aller vivre auprès de sa fille à Paris où il s’est éteint le 30 novembre 2015.
Dans le film, les mobiles secrets de Klingberg sont explorés à travers les enregistrements de ses confessions et les témoignages de ceux qui l’ont côtoyé ainsi que des dirigeants des services secrets israéliens qui l’ont arrêté.
L’AFP a participé à cet article.