Liban: décès de l’ancien Premier ministre libanais Salim Hoss
Le technocrate a dirigé plusieurs gouvernements à des périodes difficiles de la guerre libanaise (1975-1990), notamment à la fin des années 80, à une période où le pays était déjà privé de chef d'Etat
L’ancien Premier ministre libanais Salim Hoss est décédé dimanche à l’âge de 94 ans, a annoncé le chef du gouvernement Najib Mikati, qui l’a qualifié de « conscience du Liban ».
« Il s’est éteint au moment le plus difficile et le plus délicat où le Liban a besoin de sa conscience, de son sens national (..) de sa sagesse (…) et de sa bonne gestion des affaires publiques », a affirmé M. Mikati dans un communiqué.
Le Liban, plongé dans une profonde crise économique, est en pleine paralysie politique, les différends entre le camp du Hezbollah pro-iranien et ses adversaires empêchant depuis près de deux ans l’élection d’un président de la République.
Des violences dans le sud du pays entre le Hezbollah et Israël, sur fond de guerre à Gaza, menacent de dégénérer en guerre généralisée.
Salim Hoss a dirigé plusieurs gouvernements à des périodes difficiles de la guerre libanaise (1975-1990), notamment à la fin des années 80, à une période où le pays était déjà privé de chef d’Etat.
Ce technocrate, économiste de formation, affirmait être venu à la politique « par accident ».
Il s’est toujours posé en homme d’Etat attaché aux institutions, rompant avec la tradition du clientélisme dans un pays où les appartenances communautaires et politiques priment souvent sur l’allégeance nationale.
Né en 1929 dans une famille de la bourgeoisie musulmane sunnite de Beyrouth, orphelin dès son jeune âge, il était titulaire d’un doctorat en économie et gestion de l’Université d’Indiana (USA).
Conformément au partage du pouvoir en vigueur au Liban, le président de la République doit être un chrétien maronite, le Premier ministre un musulman sunnite et le président du Parlement un musulman chiite.