Liban : le Hezbollah « ne permettra à personne de le désarmer », dit son chef
Une source proche du Hezbollah a récemment déclaré à l'AFP que son mouvement avait déjà cédé environ 190 de ses 265 positions à l'armée libanaise dans le sud

Le Hezbollah « ne permettra à personne de le désarmer », a affirmé vendredi son secrétaire général, Naïm Qassem, à l’heure où les Etats-Unis poussent au désarmement du mouvement terroriste libanais pro-iranien.
Un accord de cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre dernier à plus d’un an d’hostilités, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement terroriste chiite, qui en est sorti très affaibli, sa direction quasiment décimée.
Le Etats-Unis, un allié d’Israël, font pression sur les autorités libanaises pour qu’elles poussent le mouvement à remettre ses armes.
Tout en s’engageant à assurer à l’Etat « le monopole des armes », le président libanais Joseph Aoun, a estimé que la question devait être résolue par le « dialogue ».
« Nous ne permettrons à personne de désarmer le Hezbollah ou de désarmer la résistance (face à Israël). Il faut supprimer cette idée de désarmement du dictionnaire », a dit M. Qassem dans un discours diffusé par Al-Manar, la télévision du mouvement.
Il a ajouté que son mouvement était prêt à engager un « dialogue » voulu par l’Etat libanais sur une « stratégie de défense », « mais pas sous la pression de l’occupation et de l’agression (israéliennes, ndlr) ».
« Israël doit se retirer (du sud du Liban) et cesser son agression, et l’Etat libanais doit commencer le processus de reconstruction » de ce qui a été détruit durant la guerre, a souligné le chef du Hezbollah.
Le mouvement est le seul à avoir conservé ses armes au Liban au sortir de la guerre civile en 1990, au nom de la « résistance » à Israël.
On ignore où se trouve M. Qassem, qui a succédé à Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne fin septembre 2024 dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, durant la guerre.
Plus tôt, Wafic Safa, un haut responsable du mouvement islamiste avait fait part du refus du Hezbollah de discuter de la question de son arsenal tant qu’Israël ne se sera pas totalement retiré du sud du Liban.
L’accord de trêve prévoit notamment le démantèlement de l’infrastructure armée du Hezbollah entre le fleuve Litani et la frontière israélienne, à une trentaine de km au sud, ainsi que le retrait des forces israéliennes du sud du pays.
L’armée israélienne s’est maintenue dans plusieurs positions méridionales au Liban et continue de mener des frappes meurtrières dans le pays voisin, disant cibler le Hezbollah.
Vendredi, elle a affirmé avoir « éliminé » deux membres du Hezbollah dans le sud du Liban. Le ministère libanais de la Santé a confirmé la mort de deux personnes dans des raids « de l’ennemi ».
« Rejet de la tutelle américaine »
« Est-ce qu’on attend de nous qu’on discute d’une stratégie de défense alors que les avions (israéliens) volent au-dessus de nos têtes, que le sud est occupé et que l’Amérique exerce des pressions ? » a lancé M. Qassem.
« Nous rejetons totalement la tutelle américaine sur le Liban », a-t-il ajouté.
Israël et le Hezbollah s’accusent mutuellement de violer l’accord de trêve.
Une source proche du Hezbollah a récemment déclaré à l’AFP que son mouvement avait déjà cédé environ 190 de ses 265 positions à l’armée libanaise dans le sud.
Dès le lendemain du pogrom du 7 octobre 2023 mené par son allié palestinien du Hamas sur le sol israélien, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, tirant des roquettes sur son territoire.
En septembre 2024, le conflit a dégénéré en guerre ouverte.