Liban: le Hezbollah veut réduire la liberté de mouvement des Casques bleus
Hassan Nasrallah a accusé les Etats-Unis de vouloir faire de la Finul, une force fait tampon entre Israël et le Liban, "des espions au profit d'Israël"
Le chef Hezbollah, groupe terroriste pro-iranien, a mis en garde lundi soir contre un renouvellement dans les mêmes termes du mandat de la Finul dans le sud du Liban, qui accorde une grande liberté de mouvement aux Casques bleus.
Le mandat de la force de maintien de la paix au Liban (Finul) expire le 31 août et doit être renouvelé pour un an par le Conseil de sécurité.
Depuis l’an dernier, cette force, qui coordonne régulièrement ses patrouilles et ses mouvements dans sa zone d’opérations avec l’armée libanaise, est autorisée à mener ses opérations de manière indépendante, ce que critique le Hezbollah.
Le gouvernement libanais conteste lui aussi le fait que le texte ne stipule pas « la nécessité pour la Finul de coordonner son action avec l’armée » libanaise.
Le chef de la diplomatie libanaise, Abdallah Bouhabib, s’est entretenu lundi à New York avec le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres pour lui exposer la position libanaise, selon l’Agence nationale d’information (Ani, officielle).
« Au Liban sud, les gens (…) ne permettront pas que le mandat soit appliqué malgré le refus du gouvernement libanais. Les habitants du Liban sud ne permettront pas » cela, a affirmé le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d’un discours télévisé.
« Une force armée étrangère qui se déplace sur le territoire libanais sans l’autorisation du gouvernement et de l’armée libanaise, sans coordination avec l’armée libanaise, où est la souveraineté dans tout cela? », s’est-il encore demandé.
Présente au Liban depuis 1978, la Finul, composée de près de 10 000 soldats, fait tampon entre Israël et le Liban qui, après différents conflits, demeurent techniquement en état de guerre.
Hassan Nasrallah a accusé les Etats-Unis de vouloir faire de la Finul « des espions au profit d’Israël ».
Des incidents ont opposé par le passé des patrouilles de la Finul et des partisans du Hezbollah dans les zones frontalières contrôlées par le mouvement chiite.
Le 15 décembre, un Casque bleu irlandais avait été tué par balle lors d’une attaque contre le véhicule qu’il conduisait, qui a fait aussi trois blessés.
Une dizaine de jours plus tard, le Hezbollah avait remis aux autorités un homme soupçonné d’être le « principal » auteur de l’agression, selon une source de sécurité, mais la formation pro-iranienne a affirmé ne pas être impliquée dans l’attaque.