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Liban : l’explosion au port de Beyrouth et ses suites

L'enquête sur l'explosion, qui a tué plus de 220 personnes il y a trois ans, est au point mort dans un pays en plein chaos économique et politique

La poussière s'élevant des silos dans le port de Beyrouth, au Liban, dimanche 31 juillet 2022. (Crédit : AP Photo)
La poussière s'élevant des silos dans le port de Beyrouth, au Liban, dimanche 31 juillet 2022. (Crédit : AP Photo)

L’enquête sur l’explosion sur le port de Beyrouth, qui a tué plus de 220 personnes il y a trois ans, est au point mort dans un pays en plein chaos économique et politique.

Retour sur une véritable course d’obstacles.

Destruction

Le 4 août 2020, une explosion détruit le port de Beyrouth et endommage des quartiers entiers. Cette déflagration, l’une des plus grandes explosions non nucléaires de l’histoire, fait quelque 220 morts et plus de 6 500 blessés et défigure des pans entiers de la capitale libanaise.

L’énorme déflagration a été déclenchée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d’ammonium.

Sous pression de la rue, le gouvernement de Hassan Diab démissionne le 10 août.

Enquête entravée dès le départ

Le 10 décembre 2020, un premier juge chargé de l’enquête sur l’explosion inculpe Hassan Diab et trois anciens ministres.

Sur cette photo publiée par le photographe officiel du gouvernement libanais, le Premier ministre par intérim du Liban, Hassan Diab, assiste à un entretien avec l’Associated Press au palais du gouvernement, à Beyrouth, au Liban, le 29 décembre 2020. (Crédit : Dalati Nohra via AP)

L’enquête est suspendue au bout d’une semaine, deux ministres accusés réclamant la récusation du magistrat, qui a lieu en février 2021.

Le juge Tarek Bitar est nommé à sa place. Début juillet 2021, il demande à interroger Hassan Diab et réclame la levée de l’immunité de trois députés ayant occupé des postes ministériels. Le Parlement réclame des « preuves » supplémentaires, ce que le juge refuse.

Affrontements sanglants

Le 11 octobre 2021, le chef du groupe terroriste du Hezbollah pro-iranien et force politique dominante au Liban, Hassan Nasrallah, accuse le juge de politiser l’enquête.

(FICHIERS) Cette photo d’archives prise le 14 octobre 2021 montre une affiche d’un portrait du juge Tarek Bitar, l’enquêteur de l’explosion de Beyrouth, avec une légende en arabe indiquant « ceci n’est pas un juge d’instruction, c’est un destructeur d’enquête », lors d’un rassemblement organisé pour exiger la révocation du juge près du Palais de justice de la capitale libanaise. (Crédit : AFP)

Le lendemain, Tarek Bitar émet un mandat d’arrêt contre le député et ex-ministre des Finances Ali Hassan Khalil, membre du mouvement Amal, allié au Hezbollah.

Sept personnes décèdent dans des combats de rue à Beyrouth, lors d’une manifestation organisée par le Hezbollah et Amal, qui exigent le remplacement du juge.

En décembre, le juge est contraint pour la quatrième fois de suspendre ses investigations après un énième recours d’anciens ministres.

Plus de président 

Les législatives du 15 mai 2022 débouchent sur un Parlement sans majorité, perdue par le Hezbollah et ses alliés.

Le 4 août, le deuxième anniversaire de l’explosion au port est marqué par des manifestations de proches des victimes réclamant une enquête internationale.

La silhouette en carton du leader du Hezbollah Hassan Nasrallah est suspendue à un nœud coulant lors d’une manifestation à Beyrouth, le 8 août 2020, suite à l’explosion meurtrière dans la capitale libanaise. (Capture d’écran : Twitter)

Le 31 octobre, le Liban se retrouve sans président, le mandat de Michel Aoun ayant expiré, dans un pays dirigé par un gouvernement intérimaire qui expédie les affaires courantes.

Brève reprise de l’enquête 

Le 23 janvier 2023, le juge Tarek Bitar reprend son travail après une quatrième suspension qui a duré 13 mois en raison d’une quarantaine de poursuites à son encontre et de pressions de la part d’une grande partie de la classe politique.

Le magistrat décide d’inculper huit personnes, dont deux hauts responsables de la sécurité. Il inculpe ensuite le procureur général près la cour de Cassation et trois autres juges, pour « homicide, incendie criminel et sabotage ».

Le parquet rejette toutes les décisions du juge, qui est poursuivi par le procureur général pour « insubordination ». Début février, Tarek Bitar reporte tous les interrogatoires programmés. L’enquête est depuis au point mort.

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