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Liban : Macron plaide pour un « gouvernement de mission » au « plus vite »

"Pas de cabinet par ou avec les meurtriers", pouvait-on lire sur des pancartes brandies par des manifestants qui attendaient le président français

Le président français Emmanuel Macron (à droite) et le président libanais Michel Aoun, tous deux portant des masques en raison de la pandémie de Covid-19, à l'aéroport international de Beyrouth, le 31 août 2020. (GONZALO FUENTES / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (à droite) et le président libanais Michel Aoun, tous deux portant des masques en raison de la pandémie de Covid-19, à l'aéroport international de Beyrouth, le 31 août 2020. (GONZALO FUENTES / POOL / AFP)

Le président français Emmanuel Macron a appelé à la mise en place d’un « gouvernement de mission » au « plus vite » à son arrivée lundi soir au Liban, quelques heures après la désignation d’un nouveau Premier ministre dans ce pays englué dans une profonde crise politique et économique.

« J’ai vu qu’un processus s’était enclenché ces dernières heures qui a permis de faire émerger une figure en tant que Premier ministre. Il ne m’appartient ni de l’approuver ni de l’adouber (…) mais de m’assurer que c’est bien un gouvernement de mission qui sera formé au plus vite pour mettre en œuvre les réformes », a déclaré M. Macron à son arrivée à l’aéroport de Beyrouth.

« Ma position est toujours la même, celle de l’exigence sans ingérence », a-t-il ajouté.

L’objectif de la visite du président français, la deuxième depuis l’explosion tragique du 4 août, est de tenter d’aider à sortir le pays du marasme mais aussi de célébrer le premier centenaire du Grand-Liban, proclamé dans ses frontières actuelles par le général français Henri Gouraud le 1er septembre 1920.

« Nous aurons demain l’occasion, pas simplement de commémorer, mais d’essayer d’en tirer toutes les leçons et de nous projeter vers l’avenir », a déclaré M. Macron.

L’avion présidentiel a atterri à 21H00 locales (18H00 GMT), a constaté un correspondant de l’AFP.

L’appareil est passé devant les 10 Alpha jets de la patrouille de France, qui effectuera une démonstration de vol aux couleurs du drapeau libanais mardi à l’occasion des 100 ans du Liban.

Accompagné du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et du ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran, Emmanuel Macron a été accueilli sur le tarmac par son homologue libanais, Michel Aoun, pro-Hezbollah.

Quelques heures avant l’arrivée du président français, le Liban s’est doté d’un nouveau Premier ministre, son actuel ambassadeur en Allemagne Moustapha Adib, qui s’est engagé à appliquer sans tarder les réformes réclamées par la communauté internationale.

M. Adib, un universitaire de 48 ans peu connu, a toutefois été choisi comme de coutume par la plupart des forces parlementaires traditionnelles, lors de consultations au palais présidentiel.

« L’heure est à l’action », a déclaré le nouveau Premier ministre, s’engageant à former en un « temps record » une équipe « d’experts » qui mènera « rapidement les réformes (…), avec comme point de départ un accord avec le Fonds monétaire international » (FMI).

Dans un communiqué, le FMI a sobrement salué sa désignation, et répété son souhait de voir les autorités libanaises répondre à l’urgence de la crise.

La chanteuse Fairouz en 2001. (Crédit : Fletchergull / CC BY-SA 3.0)

Visite de Fairouz

Juste après son arrivée, Emmanuel Macron a retrouvé la chanteuse iconique Fairouz, rare symbole d’unité nationale, dans sa résidence située à Rabieh, en banlieue de Beyrouth.

Il a décoré la diva libanaise de la légion d’honneur, et reçu en retour une toile offerte par Mme Fairouz.

« C’était très beau et très fort. Je lui ai dit tout ce qu’elle représentait pour moi, d’un Liban (…) aimé et rêvé », a-t-il dit au micro d’une télévision locale à l’issue d’une visite de plus d’une heure.

M. Macron a par la suite été brièvement à la rencontre d’une foule survoltée.

« Non à un gouvernement de dépannage » ou encore « Pas de cabinet par ou avec les meurtriers », pouvait-on lire sur des pancartes brandies par des manifestants qui l’attendaient.

« Nous sommes un peuple libre » et « Moustapha Adib, non ! », a scandé en français la foule, saluée par M. Macron.

Le chef de l’Etat français a achevé sa journée sur une rencontre à minuit avec l’ancien Premier ministre Saad Hariri à la Résidence des pins, celle de l’ambassadeur français.

Le président français Emmanuel Macron rencontre l’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri (à gauche) à la Résidence des pins, la résidence officielle de l’ambassadeur de France au Liban, à Beyrouth, le 31 août 2020. (GONZALO FUENTES / POOL / AFP)

« Etat laïc » ?

M. Adib a été choisi dimanche par les poids lourds de la communauté sunnite, dont le chef du gouvernement doit être issu, la présidence allant selon la Constitution à un chrétien maronite et la présidence du Parlement à un musulman chiite.

Ce choix a été rapidement critiqué par le mouvement de contestation populaire.

« Pas de confiance envers ceux qui continuent de s’accrocher à leurs postes et leurs palais, alors que nous enterrons nos victimes et pansons nos plaies », a tweeté Jad Chaaban, un professeur d’université, en référence à l’explosion au port de Beyrouth qui a fait au moins 188 morts et plus de
6 500 blessés.

« La biographie de Moustapha Adib montre bien qu’il est un homme du système, et qu’il doit sa nomination aux partis traditionnels », commente Nadim Houry, directeur de l’Initiative arabe de réforme, un centre de recherches.

Son prédécesseur Hassan Diab avait démissionné le 10 août, quelques jours après l’explosion, qui a décuplé la colère de la population.

Vendredi dernier, Emmanuel Macron a évoqué les « contraintes d’un système confessionnel » ayant conduit « à une situation où il n’y a quasiment plus de renouvellement » politique.

Depuis, les principaux ténors politiques se prononcent tour à tour pour un changement du système confessionnel de partage du pouvoir, à l’image lundi du président du Parlement Nabih Berri.

Dimanche, Michel Aoun, sourd jusque-là aux appels de la rue, a appelé à proclamer un « Etat laïc ».

Le même jour, le chef du puissant groupe terroriste du Hezbollah et acteur incontournable de la vie politique, Hassan Nasrallah, s’est dit disposé à discuter d’un nouveau « pacte politique », proposé par le président français.

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