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Liban : Mikati espère un cessez-le-feu ; proposition de trêve américaine divulgué

Un projet de trêve fuité prévoit une surveillance internationale au Sud-Liban, autorisant Israël à se défendre ; Washington : "ça ne reflète pas l'état des négociations"

Illustration : Le Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati, faisant une déclaration à la presse, à Beyrouth, le 11 octobre 2024. (Crédit : Bureau de presse du Premier ministre libanais/AFP)
Illustration : Le Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati, faisant une déclaration à la presse, à Beyrouth, le 11 octobre 2024. (Crédit : Bureau de presse du Premier ministre libanais/AFP)

Le Premier ministre intérimaire libanais Najib Mikati a annoncé mercredi qu’il œuvrait pour un cessez-le-feu entre Israël et le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah dans les prochains jours, après une conversation prometteuse avec l’envoyé spécial américain Amos Hochstein, et alors que des informations font état d’une proposition de cessez-le-feu soutenue par les Etats-Unis.

« Nous faisons de notre mieux pour obtenir un cessez-le-feu dans les heures ou les jours à venir », a déclaré Mikati lors d’une interview accordée à la chaîne libanaise indépendante al-Jadeed, ajoutant qu’il était « prudemment optimiste ».

Il a ajouté que lors d’un appel avec Hochstein, ce dernier lui avait laissé entendre qu’il pourrait être possible de parvenir à un cessez-le-feu avant les élections présidentielles américaines qui auront lieu le 5 novembre.

Les États-Unis font pression pour une proposition de cessez-le-feu qui rétablirait le calme des deux côtés de la frontière entre le Liban et Israël, plus d’un an après le début des attaques quasi-quotidiennes de missiles et de drones lancées par le Hezbollah contre Israël.

La chaîne publique Kan a publié mercredi les détails de ce qu’elle présente comme le projet d’accord élaboré par les États-Unis en vue d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah et de l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui interdit au Hezbollah de maintenir une présence au sud du fleuve Litani.

La proposition de cessez-le-feu commence par une période de mise en œuvre de 60 jours, au cours de laquelle l’armée libanaise se déploiera le long de la frontière et confisquera les armes du Hezbollah dans le sud du Liban, selon les documents publiés par Kan.

Israël s’engagerait à retirer ses forces du Liban dans les sept jours suivant le début du cessez-le-feu, qui seront remplacées par les Forces armées libanaises (FAL). Les forces de maintien de la paix des Nations unies faciliteront la transition.

À terme, 10 000 soldats de l’armée libanaise seront présents le long de la frontière avec Israël.

Vue de la frontière israélo-libanaise depuis le kibboutz Malkia, dans le nord d’Israël, le 30 octobre 2024. (Crédit : Ayal Margolin/Flash90)

À la fin de la période de mise en œuvre de 60 jours, Israël et le Liban tiendront des négociations indirectes via les États-Unis pour assurer la mise en œuvre complète de la résolution 1701 et résoudre les différends frontaliers.

Un nouveau mécanisme international de surveillance et d’exécution (IMEM) sera créé sous la présidence des États-Unis et avec la participation de l’Italie, de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne, du Royaume-Uni, de la FINUL et des pays de la région.

Le projet d’accord stipule qu’Israël « peut choisir d’agir en cas de violation » de l’accord et pourra répondre aux menaces depuis le territoire libanais. Si le Liban ou l’IMEM ne parviennent pas à s’attaquer aux livraisons ou à la production d’armes du Hezbollah, Israël sera autorisé à frapper ces cibles après consultation avec les États-Unis.

Israël pourra également effectuer des vols de reconnaissance au-dessus du Liban sous réserve qu’ils soient invisibles à l’œil nu et qu’ils ne franchissent pas le mur du son.

Kan a rapporté qu’un projet de lettre parallèle entre les États-Unis et Israël affirmait le droit d’Israël à l’autodéfense et indiquait que les États-Unis joueraient un rôle de premier plan dans la mise en œuvre du cessez-le-feu et veilleraient à ce que le Liban respecte ses engagements.

Bien que les responsables israéliens n’aient fait aucun commentaire sur le document divulgué, N12 a rapporté que lors d’une réunion des hauts responsables israéliens dirigée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu mardi, il y a eu un large consensus sur le fait qu’Israël avait largement atteint ses objectifs au Liban et qu’il devait maintenant chercher à traduire cela en un accord pour mettre fin aux combats.

Le reportage indique que Netanyahu a accepté la position des responsables de la sécurité selon laquelle un cessez-le-feu serait acceptable tant qu’il permet de réaliser l’objectif de ramener chez eux, en toute sécurité, les quelque 60 000 habitants déplacés du nord du pays.

À cette fin, il est prévu que Hochstein se rende en Israël avec Brett McGurk, haut responsable de la Maison-Blanche, jeudi, pour discuter des éventuels cessez-le-feu avec le Hezbollah et le Hamas.

La Maison Blanche a semblé se distancier du projet de proposition qui a fait l’objet d’une fuite, en affirmant dans un communiqué qu’il « ne reflétait pas l’état actuel des négociations ».

Le candidat républicain à la présidence, Donald Trump, s’est quant à lui engagé mercredi à mettre fin aux « souffrances et à la destruction du Liban », dans une tentative manifeste d’attirer les électeurs arabes à moins d’une semaine de l’élection.

Trump a a entrepris de séduire les électeurs arabes et musulmans de l’État du Michigan, qui abrite également la plus grande communauté libanaise des États-Unis, dans un contexte de colère à l’égard de la gestion de la guerre à Gaza par l’administration Biden-Harris.

Bien que Trump, comme Biden, ait soutenu le droit d’Israël à se défendre, il a appelé à plusieurs reprises Israël à mettre fin rapidement à la guerre et a affirmé que le groupe terroriste palestinien du Hamas n’aurait pas attaqué Israël s’il était président.

Le candidat républicain à l’élection présidentielle, l’ancien président des États-Unis Donald Trump, à droite, regarde les dirigeants musulmans locaux s’exprimer lors d’un meeting de campagne au Suburban Collection Showplace, à Novi, dans le Michigan, le 26 octobre 2024. (Credit : Alex Brandon/AP)

Dans sa publication sur X, il s’engage à mettre fin à la destruction du Liban et ne mentionne ni Israël ni le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.

« Sous mon administration, nous avons eu la paix au Moyen-Orient et nous l’aurons à nouveau très bientôt ! Je vais régler les problèmes causés par Kamala Harris et Joe Biden et mettre fin à la souffrance et à la destruction au Liban », a tweeté Donald Trump.

« Je veux voir une paix réelle et durable revenir au Moyen-Orient, et nous le ferons de la bonne façon pour que cela ne se reproduise pas tous les 5 ou 10 ans ! »

Washington mentionne des progrès significatifs face au Hezbollah

Plus tôt dans la journée de mercredi, le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a réitéré la position de l’administration du président Joe Biden en faveur de la poursuite par Israël du ciblage des sites du Hezbollah, tout en l’exhortant à éviter de viser les civils, les infrastructures civiles, les journalistes et les sites patrimoniaux.

Interrogé sur les frappes aériennes israéliennes visant les sites du Hezbollah dans la ville de Baalbek, dans l’est du Liban, il a noté qu’Israël avait ordonné l’évacuation de la ville avant de frapper et que les États-Unis soutenaient cette démarche.

Il a réaffirmé que les opérations de l’armée israélienne au Liban ne devaient pas ressembler à celles menées contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, où des destructions massives ont eu lieu sur l’ensemble de la bande.

Suite aux instructions d’un porte-parole de l’armée israélienne avertissant les habitants de frappes imminentes sur des cibles du Hezbollah, des habitants attendent sur le bord d’une route avec leur véhicule pour évacuer la ville de Baalbek, dans la vallée de la Bekaa, à l’est du Liban, le 30 octobre 2024, (Crédit : Nidal SOLH / AFP)

Miller a souligné qu’Israël avait réalisé des progrès significatifs en frappant le Hezbollah le long de la frontière sud du Liban et en s’efforçant de repousser les éléments du groupe terroriste au-delà du fleuve Litani.

Le porte-parole du Département d’État a précisé que les États-Unis n’appellent pas pour l’instant à un cessez-le-feu immédiat au Liban, mais qu’ils souhaitent à terme une résolution diplomatique du conflit, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Mercredi également, le président Joe Biden a reçu le président chypriote Nikos Christodoulides à la Maison Blanche, où les deux hommes ont discuté des nouveaux efforts américains pour mettre fin aux combats au Liban et à Gaza.

Christodoulides a dit avoir été informé de l’intensification des efforts de l’administration américaine et d’autres médiateurs, mais n’a pas voulu s’étendre sur la discussion.

Il a ajouté que, bien que la situation sur le terrain évolue quotidiennement, il était « très optimiste » quant à la possibilité de parvenir à un accord de cessez-le-feu au Liban d’ici une à deux semaines.

Frappes israéliennes au Liban

Tsahal a déclaré dans un communiqué mercredi que des avions de chasse avaient frappé des centres de commandement du Hezbollah et d’autres infrastructures à Baalbek et Nabatieh, respectivement dans le nord-est et le sud du Liban.

Avant ces frappes, Tsahal avait émis des avertissements d’évacuation pour les deux villes.

Tsahal a accusé le Hezbollah de s’emparer « systématiquement » de zones civiles au Liban pour mener ses activités.

Suite aux instructions d’un porte-parole de l’armée israélienne avertissant les habitants de frappes imminentes sur des cibles du Hezbollah, des habitants attendent sur le bord d’une route avec leur véhicule pour évacuer la ville de Baalbek, dans la vallée de la Bekaa, à l’est du Liban, le 30 octobre 2024, (Crédit : Nidal SOLH / AFP)

Tsahal a également confirmé avoir lancé des frappes aériennes sur des dépôts de carburant du Hezbollah près de Baalbek.

Les sites de ravitaillement étaient situés dans des complexes militaires du Hezbollah appartenant à l’unité 4400 du groupe terroriste, qui est responsable de la livraison d’armes au Liban par l’Iran et ses mandataires.

« Ces sites fournissaient du carburant pour les véhicules utilisés par l’organisation terroriste et constituaient un moyen important de faire fonctionner son infrastructure militaire », a déclaré Tsahal.

Selon l’armée, le carburant des dépôts était fourni par l’Iran.

« L’Iran finance plus de la moitié du budget du Hezbollah par l’intermédiaire de la Force Al-Qods [du CGRI], qui transporte du pétrole et de l’argent vers le Liban par divers itinéraires », a déclaré Tsahal.

Attaque de drone sur le nord d’Israël

Trois drones ont été lancés du Liban vers Israël mercredi soir, déclenchant des sirènes dans la plaine côtière du nord, de Nahariya à Akko et Haïfa.

L’un des trois drones a été intercepté par les défenses aériennes de Tsahal au-dessus de Yaara, dans l’ouest de la Galilée, tandis que les deux autres ont explosé dans le nord d’Israël, sans faire de blessés ni de dégâts majeurs.

Tsahal a également déclaré avoir tiré des missiles d’interception sur une cible dans la région de Hadera au cours de l’incident, mais il s’est avéré par la suite qu’il s’agissait d’une fausse identification.

Depuis le 8 octobre 2023, les terroristes du Hezbollah lancent des attaques quasi-quotidiennes contre les communautés israéliennes et les postes militaires situés le long de la frontière, affirmant qu’ils le font pour soutenir Gaza, en guerre.

Environ 60 000 habitants ont été évacués de villes du nord du pays, à la frontière avec le Liban, peu après l’attaque du Hamas du 7 octobre, par crainte d’une attaque similaire du Hezbollah et de la multiplication des tirs de roquettes par le groupe terroriste.

Depuis le début des affrontements en octobre 2023, les attaques contre le nord d’Israël ont causé la mort de 32 civils. 61 soldats et réservistes de Tsahal ont également été tués lors des accrochages transfrontaliers et de l’opération terrestre lancée en réponse dans le sud du Liban à la fin du mois de septembre.

Deux soldats ont été tués lors d’une attaque de drone depuis l’Irak, et plusieurs attaques ont également eu lieu depuis la Syrie, mais sans faire de blessés.

Selon Tsahal, plus de 2 000 membres du Hezbollah ont été tués dans le conflit. Une centaine de membres d’autres groupes terroristes, ainsi que des centaines de civils, auraient également été tués au Liban.

Le Hezbollah a identifié 516 membres tués par Israël au cours des combats, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Ces chiffres ne sont plus régulièrement mis à jour depuis le lancement de l’offensive israélienne contre le Hezbollah en septembre.

L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.

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