Libération après neuf ans de prison d’un Palestinien condamné, mineur, pour une attaque au couteau
Ahmad Manasra et son cousin Hassan avaient agressé à coups de couteau et blessé deux jeunes juifs, dont un de 13 ans, le 12 octobre 2015 à Jérusalem-Est

Un Palestinien, condamné pour une attaque au couteau commise contre deux Israéliens quand il avait 13 ans, a été libéré jeudi en Israël après plus de neuf ans derrière les barreaux, a annoncé une avocate proche de l’affaire.
Ahmad Manasra et son cousin Hassan (15 ans) avaient agressé à coups de couteau et blessé deux jeunes juifs, dont un de 13 ans, le 12 octobre 2015 à Jérusalem-Est.
Filmée par des caméras de vidéosurveillance, l’attaque avait marqué les esprits en raison du jeune âge des assaillants et des blessés.
Hassan Manasra avait été tué alors qu’il tentait de s’enfuir tandis qu’Ahmad Manasra avait été condamné à 12 ans de prison, une peine ensuite réduite à neuf ans et demi.
« Il a été libéré aujourd’hui », a déclaré à l’AFP Nareman Shehadeh Zoabi, avocate du groupe de défense des droits Adalah, qui faisait partie de l’équipe ayant travaillé sur la demande de libération anticipée d’Ahmad Manasra.
« Sa famille l’a rencontré et maintenant la famille peut passer du temps tranquillement, seule avec lui », a-t-elle dit.
Des images de l’AFPTV montrent Manasra dans un bureau de la sécurité israélienne à Jérusalem avec son père jeudi après-midi, les cheveux coupés ras et portant un masque chirurgical.
Aujourd’hui âgé de 23 ans selon l’avocate, Ahmad Manasra avait 14 ans au moment de sa condamnation initiale en 2016, ce qui faisait alors de lui le plus jeune Palestinien condamné par un tribunal civil israélien.
Il avait été reconnu coupable de tentative de meurtres visant deux Israéliens.
Entre son inculpation et le rendu de sa peine, la loi israélienne avait changé pour permettre aux enfants dès l’âge de 12 ans d’être condamnés par des tribunaux civils pour des « infractions terroristes ».
Selon Mme Zoabi, le groupe Adalah a œuvré depuis 2022, en vain, pour la libération anticipée d’Ahmad Manasra, arguant notamment de la dégradation de sa santé après près de deux ans à l’isolement.
« La libération d’Ahmad Manasra aujourd’hui est un immense soulagement pour lui et pour sa famille, mais rien ne peut réparer les années d’injustice, d’abus, de traumatisme et de mauvais traitements qu’il a endurées derrière les barreaux », a réagi une responsable d’Amnesty International, Heba Morayef, jeudi.
Ahmad Manasra avait initialement plaidé innocent, affirmant avoir voulu effrayer ses victimes mais pas les tuer.
Cet épisode est survenu au début d’une vague d’attaques palestiniennes au couteau, à l’arme à feu et à la voiture bélier, qui a duré plusieurs mois.