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Libération du détenu juif, qui aura aidé 1 500 prisonniers à passer des diplômes

Pendant ses 38 ans de détention, James A. "Sneaky" White Jr., condamné à la prison à vie, a mené des activités caritatives et initié des programmes d'éducation

James “Sneaky” White Jr., quelques instants après sa libération de prison, le 21 janvier 2020 (Crédit : Alix Wall via JTA)
James “Sneaky” White Jr., quelques instants après sa libération de prison, le 21 janvier 2020 (Crédit : Alix Wall via JTA)

BLYTHE, Californie (J., the Jewish News Weekly of Northern California via JTA) — James A. « Sneaky » White Jr., prisonnier juif condamné pour meurtre, a été libéré mardi après avoir passé presque quarante ans derrière les barreaux.

Il a été accueilli par la communauté juive et notamment par le rabbin Mendel Kessler, rabbin du mouvement ‘Habad qui était aumônier à la prison d’État d’Ironwood à Riverside County, où White a passé presque vingt de sa détention à perpétuité sans possibilité de libération.

« De nombreuses personnes qui avaient de meilleures relations ont bien essayé, au fil des années » d’obtenir la libération de James A. White, a expliqué le rabbin Kessler.

« Mais Dieu tout-puissant voulait que les choses se passent ainsi pour lui » à ce moment-là, a-t-il ajouté.

Élevé dans un foyer juif pratiquant, l’ancien détenu commandait des repas casher en prison et y portait la kippa. Il s’est octroyé des soutiens au cours de sa longue incarcération en se distinguant par son travail caritatif, initiant un programme d’éducation pour les détenus et lançant une organisation pour les vétérans.

Il aura également œuvré à s’améliorer sensiblement.

Le rabbin ‘Habad Yonason Denebeim, qui était aumônier avant Kessler, avait déclaré au cours d’une interview accordée en 2018 que White nourrissait une « inquiétude réelle au sujet des autres détenus. Son désir de venir en aide à ceux qui avaient la volonté de faire l’effort nécessaire pour améliorer leur qualité de vie est allé bien au-delà du système carcéral ».

« J’éprouve une réelle gratitude pour le Créateur et tous les agents qui ont fait en sorte que cette journée de joie arrive enfin », a réagi le rabbin.

White a également attribué le mérite de sa libération à J., the Jewish News Weekly of Northern California, qui avait publié un article à son sujet le 22 mars 2018.

« Rien n’aurait été possible sans J.« , a-t-il commenté, la voix tremblante, alors qu’il prenait son premier repas en liberté depuis 38 ans – une omelette végétarienne accompagnée d’un muffin anglais au Black Bear Diner de Vacaville, à moins de deux kilomètres de la structure médicale de Californie où il était incarcéré au cours des deux dernières années en raison de son âge (il est presque octogénaire).

« C’est l’article du J. qui m’a été consacré qui a finalement amené le gouverneur à traiter mon dossier », a-t-il expliqué.

Quelques mois après la publication de l’article, un inspecteur du bureau de Jerry Brown, le gouverneur de l’époque, avait rendu visite à White et, à l’issue d’un long entretien, lui avait dit qu’il recommanderait sa libération conditionnelle.

Le mois d’août de la même année, un certain nombre de ses soutiens – des ex-prisonniers qu’il avait aidés, des vétérans de la guerre du Vietnam dont lui-même faisait partie et le rabbin Kessler — s’étaient exprimés en son nom devant le bureau chargé des libérations conditionnelles de Sacramento. Sa remise en liberté conditionnelle fut approuvée le même jour. Son dossier fut ensuite transmis à la Cour suprême et, au mois de décembre 2018, le gouverneur commua sa sentence. (Sa libération fut reportée d’un an après qu’un procureur de district du comté de Los Angeles, où le crime avait été commis, avait dénoncé la décision – finalement en vain).

White fut un pilote d’hélicoptère décoré à de multiples reprises pendant la guerre du Vietnam. Il avait indiqué souffrir d’un syndrome de stress post-traumatique quand, en 1980, il avait ouvert le feu et tué l’ex-mari violent de son épouse Nancy.

Il avait affirmé que l’homme les avait menacés tous les deux et qu’il avait agressé sa propre belle-fille. Il sera condamné à la prison à vie sans possibilité de remise en liberté conditionnelle en 1981.

Résigné à cette condamnation, il avait commencé à mettre en œuvre des programmes communautaires avec notamment la création d’un groupe de vétérans de la guerre du Vietnam à San Quentin – l’une des quelques prisons où il avait été placé en détention.

A Ironwood, après avoir lu une étude sur le taux de récidive des ex-détenus quittant la prison avec peu de diplômes, il était parvenu à convaincre un gardien de l’aider à lancer un programme d’enseignement universitaire. A l’époque, il n’y avait qu’un seul programme de ce type dans l’État, à San Quentin. Aujourd’hui, presque toutes les prisons de Californie ont adopté ce format.

Il avait également initié une culture du travail humanitaire en prison, réussissant à convaincre les autres détenus et les gardiens de faire des dons aux organisations locales. Au fil des ans, il avait aidé à rassembler plusieurs centaines de milliers de dollars pour des programmes divers allant des chiens d’aveugle pour les vétérans à une équipe féminine locale de softball par le biais de collectes de fonds organisées dans le centre de détention – marches ou ventes de pizzas.

« Je suis sur ce dossier depuis 1982. J’ai travaillé avec des ONG d’aide juridique et des étudiants en droit tout au long des années 1980, 1990 et au début de ce nouveau siècle. Chacun d’entre eux était bien décidé à obtenir enfin la libération de Jim », a commenté Shad Meshad, fondateur et directeur de l’Organisation nationale des vétérans dont le siège est à Los Angeles. Cela fait longtemps que « White est un héros pour moi pour tout ce qu’il a accompli pour les autres. C’est bouleversant à mes yeux, tout simplement ».

Ce jour-là, autour d’un petit déjeuner avec un groupe d’amis comprenant trois anciens détenus rencontrés en détention – dont certains qu’il n’avait pas vu depuis 15 ou 20 ans – l’ancien prisonnier remarque combien les couverts en argent sont lourds (les couverts de la prison sont en plastique), il utilise un téléphone portable et prend plaisir à poser pour des selfies pour la toute première fois. Après avoir utilisé la phrase « quand je sortirai » par inadvertance, il éclate de rire avant de se reprendre.

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