Liberman compare les Parlements européens aux « Protocoles »
Le ministre des Affaires étrangères a fustigé le soutien européen à un Etat palestinien
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Liberman a lancé une attaque cinglante contre les dirigeants européen et palestinien dimanche, disant que l’initiative de Ramallah pour une reconnaissance prouve la mort des accords d’Oslo. Il a accusé les Parlements européens de recréer des mensonges antisémites.
Lors d’une conférence des ambassadeurs européens d’Israël, Liberman a dénoncé l’attitude des élus européens, la comparant à une théorie du complot antisémite vieille d’un siècle.
« Les mensonges lors des débats dans les Parlements européens rappellent les Protocoles des Sages de Sion », a déclaré Liberman, en référence au prétendu projet juif de domination du monde, souvent utilisé comme prétexte pour des attaques antijuives.
Liberman a distingué la Suède et l’Irlande, qui ont toutes deux récemment accepté dans un vote parlementaire une reconnaissance d’un Etat palestinien, et a comparé leurs actions à l’accord de Munich de 1938 dans lequel la Grande-Bretagne et la France ont cédé le contrôle de la région des Sudètes à l’Allemagne, qui n’a finalement pas réussi à éviter la Seconde Guerre mondiale.
« Le comportement de la Suède et de l’Irlande envers nous est comparable à celui qui a conduit à l’éclatement de la Tchécoslovaquie », a-t-il affirmé.
Blâmant les Palestiniens pour leurs initiatives devant le Conseil de sécurité des Nations unies et à La Haye, Liberman a pointé qu’elles prouvaient que les accords d’Oslo « ont échoué ».
Il a également appelé Israël à prendre l’initiative de lancer un processus de paix, au lieu de réagir aux démarches palestiniennes.
Liberman a également insisté sur l’importance de retrouver des alliances en Europe.
« Notre grand défi n’est pas les Palestiniens ni les pays arabes, mais les pays occidentaux », a-t-il dit.
En décembre dernier, l’Union européenne a voté massivement en faveur d’un soutien « de principe » à la reconnaissance d’un Etat palestinien.
La motion était une version édulcorée d’une résolution originale, qui exhortait les Etats membres de l’UE à reconnaître un Etat palestinien sans conditions.
La France, la Grande-Bretagne, l’Espagne, l’Irlande et le Portugal ont tous voté en faveur d’une reconnaissance éventuelle d’un Etat palestinien.
La Suède a même été plus loin, reconnaissant officiellement la Palestine comme un Etat.