Liberman : Israël a offert au Hamas une victoire décisive
L'ex-ministre de la Défense estime que le gouvernement a "acheté" le calme à la frontière avec Gaza a critique cette "récompense" de la violence
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

L’ancien ministre de la Défense démissionnaire Avigdor Liberman a fustigé la politique du gouvernement face à Gaza et à ses dirigeants, le groupe terroriste du Hamas, et a déclaré qu’Israël avait offert au groupe terroriste une victoire décisive en récompensant les affrontements frontaliers qui ont marqué ces huit derniers mois.
« Nous en sommes sortis comme des loques, des ratés », a déclaré Liberman durant un événement à l’Institute for Counterterrorism au centre interdisciplinaire d’Herzliya.
Liberman a démissionné de son poste le mois dernier, après deux jours de luttes intenses entre Israël et le Hamas, en raison des politiques du gouvernement à Gaza, entre autres problématiques.
« Ce qu’il faut apprendre si l’on veut survivre dans cette jungle qu’est le Moyen Orient, c’est qu’on ne peut pas récompenser la violence », a-t-il dit.
L’ancien ministre de la Défense a déclaré que cette problématique émergé avec la « Grande marche du retour, le nom que les Palestiniens ont donné aux émeutes frontalières hebdomadaires, qui, selon Israël, sont orchestrées par le Hamas.
« Depuis le 30 mars, le Hamas fait usage de la violence à la frontière, et nous avons décidé de les payer pour obtenir le calme », a déclaré Liberman. « Si, avant le 30 mars, le Hamas avait des difficultés en matière d’opinion publique, nous en avons fait un modèle à imiter », a-t-il dit.
« Le soutien public accordé au Hamas a brisé tous les records », a ajouté l’ex-ministre de la Défense.
Yair Lapid, figure de l’opposition, a quant à lui accusé le gouvernement d’“abandonner le Sud” en lançant une opération contre le Hezbollah dans le Nord.
« L’opération dans le nord ne justifie pas l’abandon du sud », a déclaré mardi le chef du parti Yesh Atid sur le site d’information Ynet. « Israël sait comment s’occuper des enfants à Sdérot comme il sait s’occuper des enfants à Metullah ; ce n’est pas forcément l’un au détriment de l’autre ».
Lapid a critiqué l’acceptation d’un cessez-le-feu avec le groupe terroriste du Hamas à Gaza le mois dernier, affirmant qu’Israël devrait se battre à Gaza parallèlement à l’opération à la frontière du Liban.