Liberman : la menace iranienne surpasse celles du Hamas et de l’EI
Malgré l'accord nucléaire, l'Iran "continue de développer son programme balistique", a déclaré le ministre de la Défense

L’Iran reste la plus grande menace pour Israël, a affirmé lundi le ministre de la Défense Avigdor Liberman pendant son premier briefing en tant que ministre de la Défense devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset.
« Aucun autre pays n’affronte tant de menaces : l’Etat islamique dans le Sinaï, le Hamas et le Jihad islamique dans la bande de Gaza, le Hezbollah au Liban et al-Qaïda en Syie, mais au-dessus de tout, il y a l’Iran », a déclaré Liberman.
Malgré la signature d’un accord nucléaire avec les puissances mondiales pour ralentir son programme nucléaire, Téhéran « continue de développer son programme de missiles militaire à pleine puissance », a accusé Liberman.
« Nul besoin de deviner la cible de ces missiles. Nous avons vu les missiles défiler à Téhéran avec des messages appelant à effacer Israël de la surface de la Terre », a-t-il lancé.
Jeudi, les dirigeants américains et européens ont salué le premier anniversaire de la signature de l’accord nucléaire historique avec l’Iran, déclarant qu’il s’était montré efficace.

« Un programme dont tant de personnes disaient qu’il ne marcherait pas, un programme dont on disait qu’il était absolument vouer à être contourné et brisé et rendrait le monde plus dangereux, a, en fait, rendu le monde plus sûr, répondu aux attentes, et jusqu’à présent produit une capacité à pouvoir créer un programme nucléaire pacifique avec l’Iran qui remplit sa part d’obligations », a déclaré jeudi John Kerry, secrétaire d’Etat américain et un des architectes de l’accord.
Israël était l’un des opposants les plus expressifs à l’accord, affirmant qu’il levait des sanctions cruciales mais n’empêchait pas l’Iran de développer une arme nucléaire, et ne demandait pas non plus que la République islamique cesse de financer le terrorisme.
Liberman a également critiqué le Conseil de sécurité de l’ONU, qui « ignore les violations fondamentales de l’Iran » des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU liées à son programme balistique, qui est, selon l’interprétation de l’Iran, autorisé dans le cadre de l’accord nucléaire.

Depuis la signature de l’accord en juillet 2015, l’Iran a mené quatre tests de missiles balistiques. En mars, un des missiles portait la phrase « Israël doit être effacé » en hébreu.
Un commandant iranien avait déclaré à ce moment que le test était conçu pour démontrer à Israël, que l’Iran cherche à détruire, qu’il était à portée de missile iranien.
Même s’ils ne sont pas interdits par l’accord nucléaire, les lancements violent la résolution 2231 des Nations unies de 2015, qui interdit à Téhéran de tester des missiles balistiques pendant huit ans.
La semaine dernière, l’Iran a déclaré qu’il continuerait son programme balistique militaire, même après la déclaration du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour qui les tests de missiles ne sont pas dans l’esprit de l’accord nucléaire.
Evoquant la série de guerres contre le Hezbollah et le Hamas ces dix dernières années, qui ont produit une détente difficile, Liberman a également signalé qu’il chercherait une approche plus agressive sur le champ de bataille.
« Nos ennemis prévoient leur prochaine campagne contre des civils innocents, a-t-il déclaré. C’est pour cela que le front civil est une priorité très importante pour nous. Ceci étant, quand nous affrontons ce type de confrontation, nous devons y mettre fin avec des actions résolues. »
« Ce sont les mots-clés, a déclaré Liberman. Nous devons éliminer toute volonté et toute motivation de s’en prendre à nous une deuxième fois ».