Liberman soutiendrait un projet de loi pour interroger des ministres au détecteur de mensonges
Le projet de Robert Ilatov a pour objectif de mettre un terme aux fuites émanant des réunions du cabinet de sécurité en soumettant les ministres au détecteur de mensonges tous les ans
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Un projet de loi proposant de soumettre les membres du cabinet de sécurité au détecteur de mensonges une fois par an, pour tenter de mettre un terme aux fuites persistantes émanant des réunions, a obtenu le soutien du ministre de la Défense Avigdor Liberman, a annoncé mardi le site d’information israélien Ynet.
Le projet de loi est l’œuvre du député Robert Ilatov du parti Yisrael Beytenu de Liberman, et survient alors que le bureau du procureur général a récemment indiqué que les fonctionnaires ne pouvaient être placés dans l’obligation de se soumettre à un tel examen.
Les fuites des ministres et autres dirigeants envahissent régulièrement le paysage médiatique israélien, que les politiciens tentent de manœuvrer pour orienter les commentaires sur des sujets variés.
Le préambule du projet de loi explique qu’il « a l’intention de fournir des outils permettant de s’attaquer à la fuite d’information, à l’espionnage et à l’exposition de secrets d’état susceptibles de nuire à la sécurité nationale d’Israël. »
« Les membres de la commission ministérielle pour la sécurité nationale sont responsables de la sécurité des informations classifiées, dont la révélation à des organismes étrangers peut porter préjudice à l’armée et aux services sécuritaires et, en fonction du degré de leur sensibilité, à la sécurité du pays », souligne le projet de loi.
Ilatov a déclaré à Ynet que « les débats du cabinet de sécurité ne peuvent pas servir d’instrument d’influence politique. » De telles fuites, a-t-il poursuivi, mettent en péril la sécurité des habitants d’Israël.
La législation envisagée verrait les ministres interrogés sur leur fiabilité en ce qui concerne leur capacité à garder pour eux les détails des réunions.
La semaine dernière, la procureure générale adjointe Dina Zilber a envoyé un courrier à tous les conseillers juridiques des ministères, établissant clairement le positionnement de son bureau face à l’utilisation des détecteurs de mensonges.
Zilber a écrit qu’un détecteur de mensonges est un examen qui « implique une violation substantielle des droits fondamentaux » à la vie privée et peut même être considéré comme contrevenant à la dignité humaine.
La lettre notait que l’utilisation d’un tel détecteur n’était autorisée pour les autorités de l’Etat que dans des cas spécifiquement permis par la loi. Actuellement, indique la lettre, cette permission n’est accordée que s’il est nécessaire de « déterminer la pertinence en termes de sécurité d’un individu pour un emploi ou un poste ayant une classification de sécurité ».
Toutefois, un détecteur de mensonges peut également être utilisé dans le cadre d’un processus criminel ou disciplinaire en cours ou une enquête ou autre pour réfuter ou confirmer un soupçon concret, a écrit Zilber, se référant aux employés en général.