Liberté religieuse : Washington ajoute le Pakistan à sa liste noire
Le département d'Etat dénonce la violence sectaire, la protection insuffisante dont bénéficient les minorités religieuses, et les abus perpétrés au nom de la loi sur le blasphème

Les Etats-Unis ont ajouté le Pakistan à leur liste noire des pays désignés comme « particulièrement préoccupants » en matière de liberté de religion, a annoncé mardi le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
Cette décision risque d’envenimer les relations déjà tendues entre les deux pays, alors que Washington accuse régulièrement Islamabad de donner refuge à des insurgés qui combattent les troupes afghanes et américaines en Afghanistan.
Le Pakistan avait déjà été placé « sous surveillance » il y a un an pour ses atteintes à la liberté religieuse, dont l’administration de Donald Trump a fait une priorité en matière de défense des droits humains. Son inscription sur la liste noire fait monter la pression d’un cran et ouvre la voie à des possibles sanctions diplomatiques ou économiques.
Dans la dernière édition de son rapport annuel sur le sujet, le département d’Etat américain dénonce la violence sectaire qui règne au Pakistan, la protection insuffisante dont bénéficient les minorités religieuses, et les abus perpétrés au nom de la loi sur le blasphème.
Les autres membres de la liste des pays qui ont « perpétré ou toléré des violations systématiques, flagrantes et persistantes de la liberté de religion » y figuraient déjà en 2017: Arabie saoudite, Birmanie, Chine, Corée du Nord, Erythrée, Iran, Soudan, Tadjikistan et Turkmenistan.
L’Ouzbékistan, sur la liste noire l’an dernier, en sort cette année mais reste « sous surveillance ». La Russie et les Comores sont aussi placés « sous surveillance » pour avoir « perpétré ou toléré de graves violations de la liberté de religion », a précisé Mike Pompeo dans un communiqué.
« Dans beaucoup trop d’endroits de la planète, des personnes continuent de subir le harcèlement, des arrestations ou même la mort pour le simple fait de vivre leur vie en accord avec leur croyance », a déploré le secrétaire d’Etat. « Les Etats-Unis ne vont pas rester les bras croisés face à une telle oppression », a-t-il prévenu.