Licenciement en masse au Conseil de sécurité nationale américain
Les responsables d'Israël, de l'Iran et du Proche-Orient font partie des dizaines d'agents évincés pour recentrer l'influence sur le département d'État et le Pentagone
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Plusieurs dizaines de responsables du Conseil de sécurité nationale (NSC) des États-Unis, et notamment, les principaux conseillers sur le Moyen-Orient, Israël et l’Iran, ont été démis de leurs fonctions dans le cadre d’une vaste réorganisation menée par l’administration Trump, a confirmé dimanche une source proche du dossier.
Parmi les personnalités visées figurent Eric Trager, directeur principal du NSC pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, ainsi que Merav Ceren, directrice pour Israël et l’Iran. Tous deux ont été remerciés et congédiés le 23 mai, dans le cadre d’une purge visant à réduire considérablement les effectifs du NSC, selon cette même source, confirmant les informations publiées par Axios et le Jewish Insider.
Cette réorganisation devrait renforcer le poids du département d’État et du Pentagone dans les conseils prodigués à Donald Trump sur les grands axes de politique étrangère, même si, le président américain se fie avant tout à son propre instinct lorsqu’il prend des décisions.
Selon un responsable, environ 395 personnes travaillaient au sein du NSC, dont quelque 180 personnels de soutien. Une grande partie des personnes licenciées sont des experts thématiques détachés d’autres agences gouvernementales, qui auront la possibilité de réintégrer leur administration d’origine si elles le souhaitent.
Par ailleurs, plusieurs collaborateurs nommés pour des raisons politiques se verront proposer d’autres postes au sein de l’exécutif, a précisé ce responsable.
Le NSC traverse une période d’instabilité chronique depuis le début du second mandat de Trump.
Le président a déjà limogé le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, quelques semaines après avoir renvoyé plusieurs autres membres du NSC, le jour même où l’influente militante d’extrême droite Laura Loomer lui avait personnellement exprimé ses doutes quant à la loyauté de l’équipe.
Connue pour avoir promu des théories du complot sur les attentats du 11 septembre et relayé les thèses conspirationnistes de QAnon, qui présentent Trump comme un héros luttant contre un « État profond » corrompu, Loomer s’est publiquement attribué le mérite d’avoir provoqué l’éviction de responsables qu’elle considérait comme déloyaux.
Trager et Ceren, tous deux recrutés par Waltz, étaient perçus comme porteurs de vues républicaines plus classiques, c’est-à-dire pro-israéliennes, fauconnes, et éloignés de la mouvance isolationniste issue de la base MAGA, plus fidèle personnellement à Trump et devenue de plus en plus influente au sein de l’administration.