L’inquiétante importation du conflit israélo-palestinien à l’Inalco
À l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (Inalco), les étudiants en hébreu subissent les répercussions du conflit au Proche-Orient
Après les prestigieuses universités parisiennes comme Sciences Po, La Sorbonne ou Dauphine, c’est au tour de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (Inalco) d’être touché par la fièvre de l’importation du conflit israélo-palestinien.
Cet établissement supérieur, pourtant renommé pour sa double licence en études arabes et hébraïques – une filière d’excellence qui se targue de dépasser les clivages –, est aujourd’hui au cœur d’une polémique.
Dans une enquête publiée le 29 décembre, Le Journal du Dimanche révèle l’existence de graffitis sur les murs de l’institut arborant des slogans tels que « Long live the intifada », des accusations de génocide ou de crimes sexuels imputées à l’armée israélienne, ainsi que des pressions visant à mettre fin aux partenariats avec les établissements israéliens.
Antisémitisme à l’Inalco : tensions autour du conflit au Proche-Orient https://t.co/bLRXITW8lQ
— Le JDD (@leJDD) December 28, 2024
Mais ce qui inquiète particulièrement la direction, c’est la discrimination subie par les étudiants inscrits en filière hébreu. « Ils poussent les élèves à se sentir exclus. Mon fils a peur et souhaite se concentrer sur ses études sans être entraîné dans la polémique du conflit. Mais avec eux, tout cela devient impossible », s’alarme la mère d’un étudiant.
Selon le journal, le collectif étudiant Palestin’alco, qui serait à l’origine de ces intimidations, distribue également des tracts complotistes affirmant que les Juifs ashkénazes seraient des descendants des Khazars, et n’auraient ainsi aucun lien historique avec la terre d’Israël.
Un autre étudiant en hébreu, non juif, a décidé de porter plainte contre Palestin’alco, qui l’aurait surnommé « le génocidaire » et tenté de le marginaliser. « Nous ne faisons que de la grammaire ! » confie-t-il, désabusé, au Journal du Dimanche.
De son côté, la direction de l’Inalco a annoncé avoir déposé plainte pour « provocation à la haine » et « violences en raison de l’origine, de l’ethnie ou de la religion ». L’établissement a réaffirmé son refus de « toute intimidation ou discrimination envers les membres de sa communauté, quelle que soit leur opinion ou identité, réelle ou supposée ».