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Liora Argamani meurt d’un cancer 3 semaines après le sauvetage de sa fille Noa

Selon l'hôpital, Liora Argamani a passé ses derniers jours de vie avec sa fille, qui a été sauvée par les soldats lors d'un raid à Gaza, le mois dernier

Liora Argamani dans un message vidéo enregistré pour sa fille, Noa Argamani, retenue en otage par le Hamas depuis le 7 octobre 2023. (Crédit : Sarai Givaty et Keren Kozlova)
Liora Argamani dans un message vidéo enregistré pour sa fille, Noa Argamani, retenue en otage par le Hamas depuis le 7 octobre 2023. (Crédit : Sarai Givaty et Keren Kozlova)

Liora Argamani, la mère de Noa Argamani, une jeune otage qui a été récemment secourue à Gaza par les soldats, s’est éteinte des suites d’un cancer du cerveau, a fait savoir mardi l’hôpital de Tel Aviv où elle était prise en charge.

L’hôpital Ichilov a ainsi déclaré, dans un communiqué, que Liora « a passé les derniers jours de sa vie aux côtés de sa fille Noa, sauvée de captivité, et aux côtés de ses proches ».

« Nous relayons la requête qui a été faite par la famille et qui demande que son intimité soit respectée en ce moment difficile », a-t-il ajouté.

Noa avait été kidnappée pendant l’assaut sanglant du 7 octobre, lorsque des milliers de terroristes du Hamas avaient franchi la frontière par voie terrestre, aérienne et maritime. Ils avaient tué près de 1 200 personnes, des civils en majorité, et ils avaient kidnappé 251 otages, commettant des atrocités et se livrant à des violences sexuelles à grande échelle.

Liora, 61 ans, avait appelé publiquement, au mois de novembre, à la libération de sa fille, notant qu’il ne lui restait plus très longtemps à vivre et expliquant qu’elle voulait revoir Noa avant de mourir. Elle avait accordé des interviews aux médias et écrit des courriers aux dirigeants du monde entier, les suppliant de lui venir en aide. Sa santé s’était détériorée et elle s’était finalement retrouvée dans l’incapacité de continuer sa lutte en faveur de la remise en liberté de son enfant.

Au mois d’octobre, Liora, assise dans une chaise roulante, avait accordé un entretien à une chaîne de télévision locale. Le journaliste lui avait demandé comment elle imaginait ses retrouvailles avec sa fille.

« Je voudrais pouvoir au moins la prendre dans mes bras encore une fois », avait répondu Liora.

Noa Argamani arrivant à l’hôpital Ichilov de Tel Aviv pour retrouver sa mère Liora, atteinte d’un cancer du cerveau en phase terminale, le 8 juin 2024. (Crédit : Hôpital Ichilov)

Noa Argamani s’est exprimée samedi soir dans une vidéo qui a été projetée pendant une manifestation qui, à Tel Aviv, appelait le gouvernement à conclure un accord qui ouvrirait la porte au rapatriement des captifs qui se trouvent encore aujourd’hui dans les geôles du Hamas.

« En tant que fille unique de mes parents, en tant qu’enfant dont la mère est actuellement en phase terminale de maladie, ce qui m’a le plus préoccupée, pendant ma captivité, ce sont mes parents », disait-elle dans la séquence. « C’est un grand privilège pour moi d’être aux côtés de ma mère après huit mois d’incertitude ».

Noa avait été secourue de 8 juin alors qu’elle était maintenue en captivité dans un appartement qui se trouvait dans une résidence du centre de Gaza. Trois autres otages qui se trouvaient dans un immeuble adjacent avaient aussi été sauvés au cours de cette opération audacieuse qui avait été menée par les forces spéciales.

Elle avait retrouvé sa mère quelques heures plus tard.

L’un des hommes ayant pris part à la mission de sauvetage des quatre otages avait raconté au journal Yedioth Ahronoth qu’immédiatement après sa libération, Noa avait demandé si sa mère était toujours en vie.

Le directeur-général de l’hôpital Ichilov, Ronni Gamzu, avait indiqué à ce moment-là que l’état de santé de Liora était « compliqué et difficile » Il avait noté que Noa avait pu communiquer avec sa mère qui, selon les médecins, avait réussi à comprendre que sa fille était revenue.

« Depuis huit mois, nous avons tenté de faire en sorte qu’elle puisse continuer à communiquer », avait dit Gamzu.

Le père de l’ex-otage, Yaakov, avait accueilli sa fille alors qu’elle descendait de l’hélicoptère militaire qui l’avait ramenée en Israël. « C’est mon anniversaire aujourd’hui et je n’aurais jamais espéré un cadeau comme celui-là », avait-il commenté.

L’Israélienne Noa Argamani en train d’être enlevée par des terroristes du Hamas dans le sud du pays, le 7 octobre 2023. (Crédit : Capture d’écran ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur les droits d’auteur)

Le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, a déclaré que la nouvelle du décès de Liora Argamani lui faisait « mal au cœur ». Gantz a souligné que Liora symbolise le fait qu’il n’y a pas de temps à perdre – pour les otages et pour ceux qui les attendent dans leur pays. « Après l’Opération Arnon [au cours de laquelle Noa Argamani a été sauvée], nous étions tous émus, à la fois pour Noa, qui allait pouvoir revoir sa mère, et pour Liora, qui a pu retrouver sa fille avant de quitter ce monde », a-t-il poursuivi. « Nous n’oublierons pas et nous ne nous déroberons pas face à notre obligation morale d’agir pour rendre les 120 otages à leurs familles. »

Noa, 26 ans, Almog Meir Jan, 21 ans, Andrey Kozlov, 27 ans et Shlomi Ziv, 40 ans, avaient été kidnappés au festival de musique électronique Supernova, qui était organisé aux abords du kibboutz Reim, dans la matinée du 7 octobre. Les terroristes palestiniens avaient massacré 364 personnes lors de la rave-party et ils avaient enlevé 40 personnes, qui avaient été emmenées en captivité à Gaza.

Le visage de Noa était l’un des symboles des otages. Des images poignantes de son kidnapping, à l’arrière d’une moto, où elle apparaissait terrifiée et appelant désespérément son petit ami qui était enlevé en même temps qu’elle et qui était emmené à Gaza à pied, avaient été partagées dans le monde entier.

Le petit ami de la jeune femme, Avinatan Or, est encore dans les geôles du Hamas à Gaza.

Si Argamani a pu revoir sa mère, Meir Jan a eu moins de chance. Son père s’était éteint quelques heures seulement avant d’apprendre que son fils avait été sauvé.

« Mon frère est mort de chagrin et il n’a pas pu assister au retour de son fils. La nuit qui a précédé le rapatriement d’Almog, le cœur de mon frère s’est arrêté », avait commenté la tante d’Almog, Dina, devant les caméras de la chaîne Kan au moment de ce décès.

Il resterait, selon les estimations, 116 otages à Gaza, mais tous ne seraient plus en vie. 105 civils ont été libérés au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre, et quatre otages avaient été remis en liberté avant cette pause temporaire dans les combats. Sept otages, dont une soldate, ont été secourus vivants par les forces israéliennes, et les corps de 19 otages ont également été récupérés, dont trois avaient été accidentellement tués par l’armée lors d’un incident tragique, au mois de décembre.

Le Hamas détient par ailleurs les corps des soldats de Tsahal Oron Shaul et Hadar Goldin depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui sont tous deux censés être en vie après être entrés dans la bande de Gaza de leur propre gré en 2014 et 2015 respectivement.

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