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L’Iran a commencé à modifier le coeur du réacteur Arak

"Les responsables du ministère des Affaires étrangères ont été informés des détails techniques de ces modifications"

Le directeur de l'agence nucléaire iranienne, Ali Akbar Salehi, en octobre 2012. (Crédit : capture d'écran Youtube/DatelineSBS)
Le directeur de l'agence nucléaire iranienne, Ali Akbar Salehi, en octobre 2012. (Crédit : capture d'écran Youtube/DatelineSBS)

L’Iran a commencé à modifier le cœur du réacteur à eau lourde d’Arak pour limiter la production de plutonium, susceptible d’être utilisé pour la fabrication d’armes atomiques, a déclaré mercredi Ali Akbar Salehi, le chef du programme nucléaire iranien.

« La modification du cœur du réacteur d’Arak est en train d’être faite par nos experts (…) pour faire baisser les inquiétudes de certains pays » occidentaux, a déclaré Salehi, cité par l’agence Isna.

« Les responsables du ministère des Affaires étrangères ont été informés des détails techniques de ces modifications », a-t-il ajouté.

Le réacteur à eau lourde d’Arak est l’un des points d’achoppement dans les négociations nucléaires avec les grandes puissances : situé à 240 km au sud-ouest de Téhéran, il pourrait en théorie fournir du plutonium susceptible d’être utilisé pour la fabrication d’une bombe atomique.

Les Etats-Unis ont proposé de transformer le réacteur à eau lourde en réacteur à eau légère, ce que Téhéran, qui assure que le réacteur de 40 mégawatts placé sous la surveillance de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) n’a qu’un but de recherche, a refusé.

Les responsables iraniens avaient assuré que le réacteur, actuellement en construction, serait modifié pour limiter la production de plutonium à un kilo par an, contre huit initialement prévus. Selon Téhéran, il faudrait environ dix kilos de plutonium pour fabriquer une bombe atomique.

L’Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), qui ont conclu en novembre 2013 un accord intérimaire, mènent actuellement des négociations pour aboutir à un accord définitif afin de régler la crise du nucléaire iranien.

Dans le cadre de l’accord intérimaire entré en application le 20 janvier, l’Iran a accepté de limiter ses activités pour la construction du réacteur d’Arak et s’est engagé à ne pas installer des centrifugeuses supplémentaires ou de nouvelle génération dans ses sites d’enrichissement d’uranium. Téhéran peut en revanche poursuivre ses activités de recherche et développement.

L’Iran s’est aussi engagé à ne pas construire d’usine de retraitement, nécessaire pour purifier le plutonium en vue de l’utilisation militaire redoutée par les grandes puissances et Israël, malgré les démentis de Téhéran.

Par ailleurs, Salehi a affirmé que l’Iran avait effectué les tests mécaniques pour sa nouvelle génération de centrifugeuses, un sujet délicat.

Les négociations entre l’Iran et le groupe 5+1 bloquent en effet notamment sur la capacité d’enrichissement iranien, les Etats-Unis et les pays européens demandent à l’Iran de diviser par quatre le nombre de ses centrifugeuses, ce que Téhéran refuse.

« La nouvelle génération de centrifugeuses IR-8 qui a été présentée à l’AIEA a une capacité de 24 SWU (Separative Work Unit, ou unité de travail de séparation) », soit quinze fois plus que la génération actuelle IR-1, a expliqué Salehi.

« Nous avons effectué les tests techniques et nous n’avons pas encore injecté de gaz, nous attendons l’autorisation du président » iranien Hassan Rohani, a-t-il ajouté.

L’Iran possède actuellement quelque 19 000 centrifugeuses, dont près de 9 000 de première génération (IR-1) qui sont en activité.

Les autorités iraniennes ont affirmé avoir besoin d’une capacité de 190 000 SWU en 2021, ce qui représente 8 000 centrifugeuses IR-8.

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