L’Iran déclare qu’il formera une force navale conjointe avec Ryad, Abu Dhabi et Oman
Cette force pourrait aussi comprendre le Qatar, Bahreïn, l'Irak, l'Inde et le Pakistan ; l'annonce intervient après le retrait des Émirats de l'alliance avec les États-Unis
Le commandant de la marine iranienne a annoncé vendredi que le pays formerait une alliance navale conjointe avec plusieurs pays du Moyen-Orient, dont l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar, Bahreïn et l’Irak, ont rapporté les médias iraniens.
Le commandant de la marine iranienne, le contre-amiral Shahram Irani, a fait cette annonce dans une émission télévisée vendredi soir. Il a également déclaré que l’accord inclurait l’Inde et le Pakistan.
L’annonce est intervenue deux jours après que les Émirats arabes unis ont annoncé qu’ils s’étaient retirés d’une alliance maritime dirigée par les États-Unis. Celle-ci était chargée de sécuriser les voies navigables sous tension du Golfe, vitales pour le commerce du pétrole dans le monde.
Selon l’agence de presse semi-officielle Fars, Irani a déclaré que « les pays de la région ont réalisé que la sécurité locale pouvait être établie grâce à leur synergie et à leur coopération ».
« Presque tous les pays de la région nord de l’océan Indien ont compris qu’ils devaient se tenir aux côtés de la République islamique d’Iran et établir conjointement la sécurité avec une synergie significative », a rapporté Fars, citant Irani.
Il n’a pas donné plus de détails sur l’alliance ni précisé quand celle-ci pourrait devenir opérationnelle. Il n’y a pas eu de confirmation des autres pays.
Mercredi, les Émirats arabes unis ont annoncé avoir « retiré leur participation » aux Forces maritimes combinées (CMF) de 38 nations il y a deux mois, a déclaré le ministère émirati des Affaires étrangères dans un communiqué, sans donner les raisons de cette décision.
Le CMF, dont le siège est à Bahreïn, a été créé en 2001, initialement sous la forme d’un partenariat entre 12 nations. L’alliance est active dans les eaux cruciales sous tension du Golfe, où des pétroliers ont été saisis et attaqués ces derniers mois.
Un porte-parole des Forces maritimes combinées a déclaré que les Émirats arabes unis restaient un pays partenaire, malgré la suspension de sa participation.
« Le CMF comprend toujours 38 pays partenaires, dont les Émirats arabes unis », a déclaré à l’AFP le commandant Timothy Hawkins.
L’Iran a saisi deux pétroliers en une semaine fin avril et début mai, dont un navire vide qui voyageait entre les ports émiriens de Dubaï et de Fujairah.
L’Iran a également été accusé d’avoir lancé une attaque de drone contre un pétrolier appartenant à des Israéliens en novembre 2022, attisant les tensions avec les États-Unis.
Plus tôt ce mois-ci, les États-Unis ont déclaré envoyer des renforts dans le Golfe, où au moins un tiers du pétrole transporté par voie maritime dans le monde transite, après ce qu’ils ont qualifié de harcèlement croissant de la part de l’Iran.
Le commandant de la cinquième flotte de la marine américaine, le vice-amiral Brad Cooper, a ensuite visité le détroit d’Ormuz dans un destroyer lance-missiles en compagnie de commandants navals britanniques et français.
L’Iran a répondu en affirmant qu’il était capable d’assurer la sécurité des eaux du Golfe en coopération avec les pays voisins.
« Les Émirats arabes unis restent déterminés à assurer de manière responsable la sécurité de la navigation dans leurs mers », indique le communiqué des Émirats arabes unis, ajoutant que le principal exportateur de pétrole était « engagé dans le dialogue pacifique et l’engagement diplomatique ».