L’Iran nie être l’instigateur de l’attentat de Lockerbie
A la suite de la diffusion ce soir d'un documentaire sur la chaîne Al-Jazeera, l'Iran réagit aux accusations
L’Iran a démenti mardi tout lien avec l’attentat de Lockerbie qui avait fait 270 morts en Ecosse en 1988, comme l’en accuse un documentaire de la chaîne de télévision satellitaire du Qatar Al-Jazeera.
« Nous rejetons toute accusation concernant la participation de l’Iran dans cet acte terroriste », a déclaré lors d’un point de presse à Téhéran la porte-parole de la diplomatie iranienne Marziah Afkham.
« La position de l’Iran est très claire, pas seulement sur cette affaire mais sur toutes celles liées au terrorisme: l’Iran dément catégoriquement tout (lien avec un) acte terroriste », a-t-elle lancée, en réponse à une question de la correspondante d’Al-Jazeera.
La chaîne devait diffuser mardi soir un documentaire sur l’attentat contre le Boeing 747 de la Pan Am effectuant la liaison Londres-New York qui avait explosé le 21 décembre 1988 au-dessus du village écossais de Lockerbie, un acte terroriste pour lequel le régime déchu de Mouammar Kadhafi avait été rendu responsable et pour lequel il avait payé des compensations.
Mais selon le reportage, intitulé « Lockerbie: qu’est-il vraiment arrivé? » et dont des extraits ont été diffusés sur le site de la chaîne, l’attentat a été décidé par l’Iran qui aurait financé un groupe armé palestinien, en représailles à la mort de 290 passagers d’un avion d’Iran Air abattu par la marine américaine cinq mois plus tôt au-dessus du Golfe.
Les réalisateurs se basent sur le témoignage d’Abdolghassem Mesbahi, présenté comme un ancien responsable du ministère iranien du Renseignement ayant fait défection en Allemagne à la fin des années 1990.
Selon lui, le cerveau de l’opération aurait été Ahmad Jibril, chef du Front Populaire pour la libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) basé à Damas.
Un ex-agent de la CIA, Robert Baer, raconte dans le documentaire que l’agence américaine de renseignement avait rapidement acquis la conviction de l’implication du FPLP-CG et de l’Iran. Mais la Libye aurait finalement été montrée du doigt, les Etats-Unis refusant de s’aliéner le pouvoir syrien.
En 2003, le régime Kadhafi a reconnu officiellement sa responsabilité dans l’attentat et payé 2,7 milliards de dollars aux familles des victimes en guise de dédommagement.
La seule personne condamnée, le Libyen Abdelbaset al-Megrahi, est décédée en mai 2012 en Libye, après avoir été libéré trois ans plus tôt par la justice écossaise pour raisons de santé.