L’Iran dit avoir déjoué un complot majeur du Mossad
Le ministère de la Défense de Téhéran a affirmé que l'agence d'espionnage israélienne prévoyait d'introduire des pièces d'équipement défectueuses dans la production de missiles
L’Iran a affirmé jeudi avoir déjoué un plan majeur de sabotage de sa production de missiles, un plan qui aurait touché son industrie de la Défense plus largement, qui aurait été ourdi par l’agence d’espionnage du Mossad.
« L’unité des renseignements du ministère de la Défense a déjoué l’une des plus importantes initiatives de sabotage visant l’industrie militaire aérospatiale, la production de missile et l’aviation du pays », a indiqué une chaîne publique d’État, selon Reuters. « Ces actes de sabotage ont été décidés sur ordre des services de renseignement sionistes et de leurs agents ».
L’agence semi-officielle Mehr a indiqué que le département des renseignements du ministère de la Défense de la République islamique et que la branche logistique des forces armées avaient émis un communiqué sur le sujet.
« Au cours des derniers mois, un réseau complètement professionnel a programmé d’introduire des pièces défectueuses dans le cycle de production et dans la chaîne d’approvisionnement, des pièces qui devaient être utilisées dans la production de missiles avancés dans l’industrie des missiles du ministère de la Défense, un complot ourdi avec la coopération de certains infiltrés », a noté le communiqué, selon une traduction en anglais de Mehr. « Le réseau est tombé dans le piège qui avait été tendu par les forces des services de renseignement, au sein du ministère de la Défense, et il a été démantelé ».
La cellule a cherché « à vendre les pièces d’équipement de manière à transformer les roquettes produites en outil explosif qui aurait frappé les lignes de production et les employés du secteur », a continué le communiqué.
Il a ajouté que « malgré le complot compliqué qui avait été ourdi par l’ennemi sioniste, les actions de l’ennemi ont été placées sous la surveillance opérationnelle des renseignements dès le début avant d’être complètement neutralisées après la mise en détention des agents de la cellule. »
Téhéran affirme fréquemment déjouer les opérations du Mossad dans le pays, mais la véracité de telles affirmations reste indéterminée.
Le mois dernier, le ministère iranien des renseignements avaient annoncé avoir démantelé un réseau majeur du Mossad qui avait, semble-t-il, planifié d’importants sabotages dans le pays, notamment en faisant exploser la tombe de Qassem Soleimani, le puissant commandant des forces al-Quds au sein des Gardiens de la révolution islamique qui avait été tué lors d’une frappe aérienne américaine à Bagdad, en 2020.
Au mois de décembre dernier, la république islamique avait exécuté quatre personnes accusées de travailler pour le Mossad, tandis que trois autres hommes avaient écopé de lourdes peines d’emprisonnement.
Téhéran et Jérusalem s’accusent mutuellement, depuis longtemps, de mener des activités d’espionnage et de vouloir saboter des infrastructures déterminantes dans le cadre de la guerre de l’ombre qui oppose les deux pays.
Fin juin, l’agence d’espionnage israélienne avait annoncé que lors d’une opération spéciale menée sur le territoire iranien, elle avait arrêté un terroriste iranien qui avait été envoyé pour commettre un attentat terroriste contre des cibles israéliennes à Chypre.
Israël considère l’Iran comme la plus grande menace à son existence et le pays a fréquemment menacé de recourir à l’action militaire pour empêcher l’Iran de se doter d’une arme nucléaire. La République islamique nie vouloir acquérir une bombe atomique et elle a juré de réagir avec virulence à toute agression de la part de l’État juif.