L’Iran n’a besoin que de 4 jours pour produire de l’uranium de grade militaire
Ali Akbar Salehi affirme que son pays peut rapidement revenir à la production d’uranium enrichi à 20 % si l’accord nucléaire venait à être annulé
Le responsable du programme nucléaire iranien a dit dimanche qu’il ne faudrait que quatre jours à Téhéran pour commencer à produire du matériel nucléaire de grade militaire si l’accord signé avec les grandes puissances mondiales s’écroulait. Il a souligné que les inspecteurs internationaux n’auraient pas accès aux sites militaires fermés de la République islamique.
Ali Akbar Salehi, qui dirige l’Organisation iranienne à l’énergie atomique, a déclaré que même si Téhéran préférait le maintien de l’accord nucléaire, le site de Fordo pouvait rapidement commencer l’enrichissement d’uranium.
« Nous pouvons produire [de l’uranium enrichi à] 20 % à Fordo en quatre jours, mais nous ne voulons pas l’échec de l’accord nucléaire », a dit Salehi à des journalistes, selon une traduction anglaise de ses propos fournie par l’agence de presse semi-officielle Fars. Il s’adressait aux médias après une conférence de presse commune avec Yukiya Amano, le directeur de l’Agence internationale à l’Energie atomique (AIEA), en visite à Téhéran.
Amano a également rencontre le président iranien, Hassan Rouhani, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. Selon le site internet du gouvernement, Rouhani a dit à son visiteur la volonté de son pays de « coopérer à long terme avec l’AIEA ».
Pendant la conférence de presse, Amano a affirmé que l’Iran se conformait aux termes de l’accord nucléaire. « A la date d’aujourd’hui, je peux affirmer que l’Iran met en œuvre ses engagements en matière nucléaire pris dans le cadre » de l’accord.
Salehi a affirmé que les sites militaires iraniens resteraient fermés aux inspecteurs nucléaires.
« Nous avons parlé de la section T, et nos positions ont été clairement établies », a-t-il dit, citant la clause de l’accord qui traite des inspections des installations iraniennes.
« La section T n’inclut aucune inspections particulières. Quand la section T a été mise en place, ces considérations ont été prises en compte, mais malheureusement, l’autre partie a ses propres interprétations. »
En juillet, des responsables américains avaient indiqué que l’administration Trump demandait des inspections de sites militaires iraniens suspects pour tenter de tester la force de l’accord nucléaire que Téhéran a signé en juillet 2015.
Les inspections sont l’un des éléments de ce qui a été conçu pour être une approche plus agressive afin d’ empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire.
Au début du mois, le président américain Donald Trump n’a pas re-certifié l’accord, affirmant qu’il ne restreignait pas le programme balistique de l’Iran, ni ses activités déstabilisatrices au Moyen Orient.
L’accord a été conclu en juillet 2015 à Vienne entre l’Iran et le Groupe des Six, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité – Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie – et l’Allemagne.
Même si Trump, et Israël, ont vivement critiqué l’accord, les autres signataires ont tous indiqué qu’ils comptaient s’en tenir au pacte.
Le mois dernier, un rapport de l’AIEA affirmait déjà que l’Iran se conformait au programme, qui a gelé certaines des activités nucléaires de Téhéran.
En août, Salehi avait fait une menace similaire sur la capacité iranienne à reprendre la production iranienne. Selon les médias israéliens, l’Iran a besoin d’environ 240 kg d’uranium enrichi à 20 % pour produire une bombe atomique. L’AIEA indique qu’en 2012, avant la négociation de l’accord nucléaire, l’Iran produisait environ 30 kg d’uranium enrichi à 20 % en trois mois.
Dans le cadre de l’accord, l’Iran a accepté de n’enrichir qu’à 5 % l’uranium qu’il possède.