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L’Iran poursuit son escalade nucléaire, tout en coopérant avec l’AIEA

L'agence de l'ONU a clôturé le dossier portant sur la présence de matière nucléaire sur un des trois sites non déclarés

Le drapeau iranien flotte sur l'usine nucléaire Bushehr, en Iran, le 10 novembre 2019. (Crédit : Atta Kenare/AFP)
Le drapeau iranien flotte sur l'usine nucléaire Bushehr, en Iran, le 10 novembre 2019. (Crédit : Atta Kenare/AFP)

L’Iran a nettement accru ces derniers mois son stock d’uranium enrichi, poursuivant son escalade nucléaire, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui note cependant des « progrès » dans la coopération.

Dans deux rapports confidentiels consultés mercredi par l’AFP, à quelques jours d’une réunion du Conseil des gouverneurs, l’instance onusienne fait état de plusieurs avancées.

Elle a ainsi décidé de clôturer le dossier portant sur la présence de matière nucléaire sur un des trois sites non déclarés, question qui empoisonne de longue date les relations entre les deux parties.

Concernant ce site de Marivan, à proximité de la localité d’Abadeh, (sud), l’AIEA dit avoir reçu des « explications plausibles » de Téhéran.

L’organisation internationale « n’a pas de questions supplémentaires » et ce dossier en suspens depuis des années est « considéré comme étant réglé à ce stade ».

Pour autant, elle s’en tient à ses précédentes évaluations sur le sujet, selon lesquelles l’Iran avait prévu en 2003 d’y entreposer des matières nucléaires pour des essais d’explosifs.

Deux autres sites continuent à poser problème, rappelle l’AIEA : Turquzabad et Varamin.

Autre point abordé, la détection en début d’année de particules d’uranium enrichies à 83,7 %, un niveau proche du seuil pour fabriquer une bombe, sur le site de l’usine souterraine de Fordo.

L’Iran avait invoqué des « fluctuations involontaires » au cours du processus d’enrichissement et a apporté de nouvelles données.

L’AIEA, chargée de vérifier le caractère pacifique du programme nucléaire iranien, « a estimé que les informations fournies n’étaient pas incompatibles avec les explications de l’Iran sur l’origine de ces particules et n’a plus de questions », écrit-elle.

Archives : Un réacteur de recherche nucléaire au siège de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, le 1er septembre 2014. (Crédit : AP Photo/Vahid Salemi/Dossier)

Caméras ré-installées

La République islamique a fortement limité ses échanges avec l’AIEA et débranché des caméras de surveillance l’an dernier, dans un contexte de détérioration des relations entre l’Iran et les puissances occidentales.

De retour d’une visite à Téhéran début mars, le directeur général de l’AIEA Rafael Grossi avait salué la promesse de Téhéran de remettre en route ces appareils.

A l’heure actuelle, « l’Iran a autorisé l’agence à installer des équipements de surveillance » sur trois sites, précisent les rapports.

« Ce processus doit être poursuivi », insiste l’AIEA, qui réclame également un accès aux données enregistrées par ces caméras, y compris pendant les mois d’interruption.

Parallèlement, l’Iran a continué à s’affranchir des engagements pris dans le cadre de l’accord international de 2015, dans la foulée du retrait des Etats-Unis décidé en 2018 par le président Donald Trump.

Ses stocks d’uranium enrichi dépassent désormais de plus de 23 fois la limite autorisée : ils s’élevaient à 4.744,5 kg le 13 mai (contre 3.760,8 kg en octobre), selon le rapport présenté aux Etats membres à quelques jours d’une réunion du Conseil des gouverneurs.

Sur cette capture d’écran de l’IRIB (Islamic Republic Iran Broadcasting), la télévision d’Etat, trois versions de centrifuges fabriquées dans le pays dans un programme diffusé en direct depuis Natanz, une structure d’enrichissement d’uranium en Iran, le 6 juin 2018 (Crédit : IRIB via AP)

Surtout l’Iran enrichit toujours plus à des niveaux élevés, loin de la limite fixée à 3,67 % : il dispose ainsi de 470,9 kg à 20 % (contre 434,7 kg auparavant) et de 114,1 kg à 60 % (contre 87,5 kg).

Des négociations avaient démarré en avril 2021 à Vienne pour ranimer l’accord connu sous l’acronyme JCPOA, qui limitait les activités atomiques de l’Iran en échange d’une levée des sanctions internationales.

Mais elles sont au point mort depuis l’été 2022, sans signaux positifs de reprise même si Téhéran affirme publiquement être en faveur d’un redémarrage.

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