L’Iran prévient Washington contre une violation de l’accord sur le nucléaire
Ali Larijani, chef du Parlement iranien, reproche aux Etats-Unis de bloquer la reprise des relations commerciales de Téhéran avec les autres pays du monde
Le chef du Parlement iranien a accusé mercredi les Etats-Unis d’entraver la mise en application de l’accord sur le nucléaire, ajoutant que son pays n’avait pas d’autre choix que de réagir.
« Le Parlement met en garde les Etats-Unis, la chambre des représentants et le sénat car les obstacles (devant l’application de l’accord) sont arrivés au point qu’il n’y a d’autres options que la confrontation », a déclaré Ali Larijani, un influent conservateur, cité par la télévision d’Etat.
S’exprimant devant les députés qui ont répondu par des cris de « mort à l’Amérique », il a demandé à l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) de « préparer un plan pour démarrer une usine d’enrichissement d’uranium correspondant aux besoins du pays ».
L’accord signé entre l’Iran et les grandes puissances il y a un an, a permis la levée d’une partie des sanctions internationales contre Téhéran en échange d’une limitation de son programme nucléaire à un usage civil.
Selon les Nations unies, l’Iran a appliqué ses engagements pour limiter son programme nucléaire mais Téhéran accuse les Etats-Unis d’empêcher dans les faits une normalisation des relations commerciales de l’Iran avec le reste du monde.
Depuis la conclusion de cet accord, « 52 propositions de loi et résolutions ont été présentées dans différents comités du Sénat et de la chambre des représentants américains qui violent l’esprit de l’accord », a déploré le chef du Parlement iranien
Larijani a parallèlement critiqué l’attitude des Occidentaux qui, selon lui, ne reconnaissent pas le rôle de l’Iran dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).
Il a dénoncé le maintien par l’ONU et les Etats-Unis de sanctions contre le chef de la « force al-Qods » des Gardiens de la révolution, chargée des opérations extérieures, le général Qassem Soleimani, principal dirigeant militaire iranien en Syrie et en Irak.
« Au lieu de remercier l’Iran et la force al-Qods pour avoir aidé le gouvernement irakien à expulser les terroristes sauvages de Daesh (acronyme en arabe de l’EI) de nombreuses villes d’Irak, vous publiez des déclarations » hostiles à Téhéran, a déclaré Larijani.
« Vous n’osez pas et vous ne savez pas comment affronter Daesh qui parade impunément dans trois pays européens pour mener des opérations sanglantes », a-t-il ironisé.
L’Iran soutient le gouvernement irakien et le régime syrien en y envoyant des armes et des conseillers militaires.
C’est vous qui le dites...