L’Israélien qui a parcouru 66 000 km à vélo grièvement blessé près de chez lui
Les médecins prient "pour qu'un miracle se produise" après que Roei Sadan a été percuté par un bus ; il avait déjà récupéré après une grave chute en Inde en 2015
Un athlète de l’extrême israélien qui s’est rendu célèbre en parcourant pendant cinq ans 66 000 kilomètres à vélo autour du monde, et qui s’est ensuite remis d’une chute de 500 mètres, a été grièvement blessé après avoir été percuté par un bus près de chez lui, ont rapporté jeudi les médias israéliens.
Les médecins ont trouvé Sadan inconscient avec de graves lésions multisystèmes et sans signes vitaux. Après que les efforts de réanimation ont permis de rétablir son pouls, il a été transporté au Centre médical Galilee de Nahariya, sous sédatif et sous respirateur. L’hôpital a déclaré jeudi qu’il se trouvait toujours dans un état grave et que les médecins faisaient leur maximum pour le sauver.
« Malheureusement, il y a eu de la malchance et nous prions pour qu’un miracle se produise afin qu’il se remette aussi de cet accident », a déclaré Moshe Davidovich, chef du conseil régional de Mateh Asher, au site d’information Walla. « Roei est une personne qui vit pleinement chaque moment de sa vie, en réalisant ses rêves, et aucun défi n’est trop grand pour lui. » De 2007 à 2011, Sadan a traversé à vélo montagnes et vallées, déserts et champs de glace dans 42 pays sur six continents.
Mais en 2015, Sadan a glissé sur un rocher en redescendant le Stok Kangri, une montagne de 6 100 mètres d’altitude dans le nord de l’Inde, avec un ami. Il a dégringolé de plusieurs centaines de mètres, son corps rebondissant sur les rochers comme une poupée de chiffon.
Il a été miraculeusement récupéré par un groupe d’alpinistes qui se trouvaient en contrebas de Sadan et de ses amis. Lorsqu’ils ont vu un corps tomber sur le flanc de la montagne, ils ont enfoncé leurs piolets dans la neige et ont stoppé la force de la chute de Sadan, puis l’ont alimenté en oxygène jusqu’à ce qu’un hélicoptère vienne le secourir.
Il a finalement été transporté dans un hôpital en Israël, où il est resté dans le coma pendant plus d’un mois.
« Le médecin a dit à mes parents que du fait de la lésion cérébrale, je reviendrais soit dans le même état que le vieux Roei, soit que je serais un légume, rien d’autre », a dit Sadan au Times of Israël en 2016.
Bien qu’il ait subi une lésion cérébrale diffuse (dommages au cerveau sur une large zone, et non à un endroit précis), six mois après l’accident, le 9 février, Sadan se levait de son fauteuil roulant et quittait l’hôpital Tel Hashomer de Tel Aviv.
Le tour du monde en vélo de Sadan l’a emmené du nord de l’Alaska, le long de la côte ouest d’Amérique du Nord, en Amérique centrale et en Amérique du Sud, puis, à partir de la pointe de l’Afrique du Sud, jusqu’en Ethiopie et, après une pause de deux semaines, jusqu’en Israël. Il a ensuite pédalé à travers l’Europe, de l’Espagne à Istanbul, à travers la Turquie, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan, puis a effectué un voyage à travers la Chine, et finalement pendant quatre derniers mois en Australie, le long de la côte, où il a fait du vélo pendant deux semaines sur un tandem avec une motarde israélienne aveugle, Orly Tal.
Sur son chemin, il a représenté Israël de façon informelle dans les coins les plus reculés du monde, emmenant son vélo bleu et blanc hybride Thorn, nommé Emouna (qui signifie « foi » en hébreu), paré d’un drapeau israélien flottant à l’arrière, aux quatre coins de l’outback australien, dans les déserts de l’Afrique et les jungles d’Amérique centrale qui n’avaient jamais croisé un Israélien auparavant.
Il a parlé dans les écoles, les ambassades, les communautés juives et des synagogues, encourageant les gens à poursuivre leurs rêves. Ensuite, il réenfourchait toujours Emouna et pédalait en direction de l’horizon, seul.
Sa blessure l’a rendu plus dépendant des autres, modifiant radicalement ses relations avec sa famille et ses amis. Il souffre d’une faiblesse du côté gauche, de fatigue chronique et de troubles de la mémoire à court terme.
Mais la blessure de cette semaine a mis un frein à son chemin de guérison qui durait depuis des années.
« Mon slogan avant était ‘Rêve avec les yeux ouverts’. Parfois, un cauchemar est une sorte de rêve. À la fin de la journée, tout est une expérience. Parfois, une expérience est un cauchemar qui se termine. »
Melanie Lidman a contribué à cet article.