Lituanie : report du procès lié à un collaborateur nazi décédé
C'est la première fois que des responsables gouvernementaux de l'Union européenne défendent devant les juges les actions d'un collaborateur nazi, selon le Centre Simon Wiesenthal
JTA — Un juge lituanien a reporté un procès faisant jurisprudence au cours duquel des fonctionnaires avaient l’intention de défendre publiquement les actions et la réputation d’un collaborateur nazi aujourd’hui décédé.
L’ajournement de ce procès lié à Jonas Noreika a été annoncé mardi à Vilnius. Les avocats représentant le Centre d’Etudes du Génocide et de la Résistance des résidents de Lituanie ont fait savoir qu’ils avaient besoin de plus de temps pour revoir les éléments relatifs à une plainte déposée par un citoyen américain qui demandait que le musée d’Etat cesse de glorifier Noreika dans des lieux publics.
C’est la première fois que des responsables gouvernementaux de l’Union européenne défendent devant les juges les actions d’un collaborateur nazi, selon Efraim Zuroff, directeur pour l’Europe de l’est du Centre Simon Wiesenthal.
Zuroff, historien de la Shoah, affirme depuis des années que Noreika – considéré par un grand nombre de Lituaniens comme un héros parce qu’il avait été tué alors qu’il se trouvait en détention entre les mains des autorités soviétiques – était devenu un meurtrier de masse après sa nomination à la tête du Comté de Siauliai, sous occupation nazie, en 1941.
Dans des documents soumis à la cour, le centre a affirmé que les actions de Noreika ne pouvaient pas être jugées à titre posthume et qu’il n’y avait de toute façon aucune preuve suggérant qu’il ait commis des crimes de guerre. Le centre Simon Wiesenthal, la communauté juive de Lituanie et l’une des petites-filles de Noreika, Silvia Foti, le contestent.
Le procès doit commencer au mois de mars.