Litzman : fermez les bars à Jérusalem si vous voulez le soutien des Haredim
C'est le journal du parti YaHadout HaTorah qui a relayé cette demande ; le quartier laïc animé du marché Mahane Yehuda est devenu un "point central de débauche," selon son chef
Le chef du parti YaHadout HaTorah, Yaakov Litzman, demande aux candidats à la mairie de Jérusalem de promettre la fermeture des bars dans un quartier connu pour sa vie nocturne dans le centre de la ville, en échange du soutien de sa communauté hassidique.
Le vice-ministre de la Santé ultra-orthodoxe a déclaré que ceux qui désiraient avoir l’appui des Gur Hassidim dans la municipalité — considérés comme un électorat essentiel pour les candidats – devaient promettre de faire fermer les bars sur le marché Mahane Yehuda.
C’est un journal du parti de Litzman, Hamodia, qui a annoncé cette réclamation dans la journée de vendredi, disant que le secteur, ces dernières années, est devenu un « point central de débauche et de festivités » et « une nuisance à la fois environnementale et éducative ».
Le quartier des bars sur le marché est l’un des seuls lieux de divertissement de la capitale en direction du public laïc.
Les membres ultra-orthodoxes du conseil municipal avaient également tenté de faire fermer la promenade de la Première station, à Jérusalem, un autre bastion laïc, le jour du Shabbat.
Au début du mois, le Conseil municipal de Jérusalem avait voté un appel présenté par les membres ultra-orthodoxes protestant contre l’ouverture des entreprises sur ce site lors du Shabbat. La proposition avait été acceptée par 15 voix « pour » contre 10 « contre ».
Mais jeudi, la commission de planification et de construction de district de la ville a rejeté cette motion.
La loi israélienne interdit aux entreprises de fonctionner le jour du Shabbat à l’exception des sites de loisirs, des restaurants et des services de base comme les pharmacies, ainsi que des industries dont la clôture nuirait à l’économie israélienne. Cette politique, débattue avec véhémence dans un grand nombre de villes du pays, est un sujet d’une sensibilité particulière à Jérusalem, municipalité profondément religieuse.
Jeudi, le ministre des Affaires et du patrimoine de Jérusalem Zeev Elkin a annoncé qu’il s’alignerait dans la course à la mairie.
Cette annonce survient deux mois après que le maire actuel, Nir Barkat, a fait savoir qu’il ne demanderait pas un troisième mandat et qu’il se présenterait plutôt à la Knesset sous l’étiquette du Likud.
Elkin est considéré comme proche des politiciens haredim qui pourraient influer sur le vote au sein de la municipalité.
Le maire-adjoint Moshe Lion, candidat indépendant, a également déclaré qu’il se présenterait devant les électeurs.
Le maire-adjoint Yossi Deitsch de la faction YaHadout HaTorah est considéré comme le plus important candidat Haredim aux côtés d’un autre membre de son parti, Yitzhak Pindrus, également maire-adjoint.
Nachman Shai, de l’Union sioniste, devrait également annoncer sa candidature au scrutin dans les prochaines semaines. Une autre candidate possible est la députée issue du parti Koulanou Rachel Azaria, qui avait été maire-adjointe avant d’entrer en 2015 à la Knesset.
Il y a également plusieurs candidats laïcs qui cherchent à s’attirer les bonnes grâces des nouvelles générations, notamment Ofer Berkowitz, 34 ans, responsable de la faction Hitorerut, Yossi Havilio, ancien conseiller juridique à la municipalité devenu un critique de Barkat, et Avi Salman, une personnalité peu connue.
Raoul Wootliff a contribué à cet article.