Des proches de victimes et d’otages se confient lors d’un émouvant rassemblement
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Shomrim Al Habayit Hameshutaf (Sauvegarder notre maison commune), un groupe basé à Jérusalem qui a organisé des manifestations contre la réforme judiciaire, organise un bref et émouvant rassemblement sur la place de Paris pour pleurer et entendre les membres des familles de ceux qui ont été tués et faits prisonniers le 7 octobre.
Moshe Shapira, père d’Aner Shapira, se souvient de son fils de 22 ans, qui, selon lui, luttait contre l’homophobie, jouait du piano et croyait en l’unité avant d’être tué par des terroristes du Hamas lors de la rave Nova.
Shapira raconte les 30 dernières minutes de la vie d’Aner, lorsque lui et son meilleur ami, Hersh Goldberg-Polin, se sont réfugiés avec 24 autres personnes. Aner leur a dit qu’il était un soldat combattant et alors que les autres se sont allongés sur le sol, se couvrant la tête avec leurs mains, il s’est tenu devant l’abri, attrapant cinq ou six grenades lancées par les terroristes avant de les relancer à nouveau. La dernière a explosé dans sa main, le tuant sur le coup.
« Le bien peut combattre le mal », déclare Shapira. « Aner était une personne sans munitions, sans uniforme, sans ordres et il a compris qu’il devait offrir une réponse et il s’est offert lui-même en réponse. »

Sept personnes ont survécu dans le refuge tandis que plusieurs autres ont été capturées.
Mai Albini parle de son grand-père, Chaim Peri, qui a été capturé le 7 octobre au kibboutz Nir Oz. Les terroristes du Hamas ont détruit sa maison mais n’ont pas tué Peri et sa femme qui se cachaient dans la pièce sécurisée. Lorsque l’un des terroristes est revenu plus tard, Peri l’a repoussé, sachant qu’il reviendrait avec des forces supplémentaires. Entre-temps, il a caché sa femme derrière le canapé.
Les terroristes ont trouvé Peri et lui ont dit de les accompagner. Peri a hésité, puis s’est rendu compte que cela sauverait la vie de sa femme et a été fait prisonnier, raconte Albini.
« Près de 80 personnes de Nir Oz sont captives à Gaza », explique Albini. « Rien ne fonctionne ici. Je ne crois pas que le gouvernement les ramènera. Je crois en notre société, en notre peuple, en notre communauté, en mes amis, dans les soldats. Nous gagnerons, malgré notre leadership. »
« Je crois en la paix », poursuit Albini. « Mon grand-père est un militant et son amour pour ce pays est profondément ancré dans mon être. »