Le juge en chef de la Cour Suprême ouvre l’audience en qualifiant le limogeage de Bar de sans précédent
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

La Cour Suprême israélienne a ouvert, sous la présidence du président de la Cour suprême, Isaac Amit, ainsi que du nouveau vice-président Noam Sohlberg et de la juge Daphne Barak-Erez, les travaux de l’audience à fort enjeu pour examiner les recours formés contre la décision controversée du gouvernement de limoger le chef du Shin Bet, Ronen Bar.
L’audience sera retransmise en direct sur Internet.
On a jusqu’à entendu les manifestants scander « Vous n’avez aucune autorité » lorsque les juges sont entrés.
Amit a ouvert l’audience en qualifiant la décision du gouvernement de limoger Bar de « sans précédent ».
La décision de limoger Bar dans le cadre d’une enquête du Shin Bet sur l’implication de proches collaborateurs du Premier ministre dans le scandale du Qatargate a incité l’opposition et les groupes de surveillance du gouvernement à déposer des recours auprès de plus haute juridiction d’Israël.

Ils accusent Netanyahu d’avoir tenté d’entraver l’enquête et limogé Bar pour raison politique, et ont demandé à la Cour d’invalider cette décision, selon eux prise en plein conflit d’intérêts et avec des arrière-pensées.
Netanyahu et le gouvernement ont réagi en faisant valoir que la direction du Shin Bet était une question de sécurité sur laquelle la Cour n’avait pas compétence ; que le gouvernement n’avait plus confiance en Bar sur le plan professionnel ; que l’idée de forcer le gouvernement à travailler avec Bar nuirait à la sécurité nationale ; et enfin qu’il n’y a aucun conflit d’intérêts puisque Netanyahu n’est pas suspect dans l’affaire du Qatargate.
Le ministre de la Justice, Yariv Levin, a déclaré que si la Cour décidait de réintégrer Bar dans ses fonctions, le gouvernement refuserait purement et simplement de travailler pour le forcer au dèpart.
Selon certains spécialistes, la Cour pourrait hésiter à invalider cette décision en raison du pouvoir discrétionnaire du gouvernement sur les questions d’embauche et licenciement du chef du Shin Bet, et pourrait tenter de trouver une solution garantissant que le gouvernement nomme un successeur sur des considérations purement professionnelles.
La Cour ne devrait pas rendre sa décision aujourd’hui-même.