Les familles des otages marquent l’anniversaire de l’attaque du Hamas par une minute de silence à Jérusalem
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Les membres des familles des otages se tenaient dans la rue Aza à Jérusalem, près du domicile du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à 6h29, certains pleurant silencieusement, d’autres stoïques, alors qu’une sirène de deux minutes retentissait depuis une camionnette voisine pour marquer l’heure à laquelle l’attaque terroriste du Hamas a commencé, il y a précisément un an.
« Vous êtes notre espoir en ces jours difficiles », déclare Shiri Albag à la foule de centaines de sympathisants. Sa fille Liri Albag est l’une des cinq soldates de surveillance prises en otage sur la base de Nahal Oz.
« Cette année a été un cauchemar », ajoute Eli Albag, le père de Liri. « Nous ne nous souviendrons pas des opérations [militaires] », ajoute-t-il en faisant un geste vers la maison de Netanyahu, au bout du pâté de maisons. « Ce dont nous nous souviendrons toujours, ce sont les captifs, Ron Arad et les 101 otages. Oy vavoy s’ils ne reviennent pas à la maison, parce que c’est tout ce dont nous nous souviendrons. »
Au moins 20 membres de familles d’otages encore détenus à Gaza étaient présents lors du rassemblement matinal, dont les parents de l’otage Naama Levy, une soldate de surveillance, la famille d’Ofer Calderon, enlevé au kibboutz Nir Oz, la fille d’Ohad Ben Ami du kibboutz Beeri, la fille de Keith Siegel, le frère et le père de l’otage Matan Angrest, un soldat enlevé de son char, et les parents d’Omer Wenkert, enlevé au festival Nova.
Shai Wenkert, le père d’Omer, se souvient d’avoir entendu Omer se déplacer dans la maison à 3 heures du matin le 7 octobre, alors qu’il préparait ses affaires pour se rendre à la rave-party. Sa mère, Niva, dit qu’elle ressent le manque d’Omer dans toutes les cellules de son corps.
« Le temps s’est figé pour moi », déclare Wenkert. « Pour moi, une année ne s’est pas écoulée. C’est notre travail, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il n’y a pas de reprise tant que les otages ne sont pas rentrés chez eux. Qui voudrait vivre dans un pays où l’on ne vous protège pas ? ».
Alors que plusieurs membres des familles d’otages prennent la parole à tour de rôle, la foule reste dans un silence total, les seuls autres sons provenant des corbeaux qui crient dans le ciel.
L’oncle d’Edan Alexander, un soldat seul originaire de Tenafly, dans le New Jersey, qui a été enlevé par des terroristes du Hamas dans sa base près de la bande de Gaza, s’exprime enveloppé dans son châle de prière et ses phylactères. Ses paroles sont tirées de la liturgie des fêtes du Nouvel An et il insiste sur la nécessité pour le Premier ministre d’agir.
Il raconte à la foule que 101 notes ont été sonnées sur le shofar de sa synagogue pour correspondre au nombre d’otages.
« Le jour du jugement est arrivé », déclare l’oncle d’Edan Alexander. « Nous devons tous faire face au jugement de nos actions. »