Retour des évacués, AP à Gaza, aide humanitaire, Qatar : Netanyahu répond
Répondant à une dernière série de questions lors d’une conférence de presse à Tel Aviv, le Premier ministre Netanyahu a répondu : « Je n’ai pas l’intention de me lancer en politique » quand on lui dit que le député du Likud Yuli Edelstein a laissé entendre qu’il n’aura plus d’avenir politique une fois la guerre terminée.
Le ministre de la Défense Yoav Gallant, interrogé sur la date à laquelle les Israéliens pourront retourner dans leurs foyers du nord et du sud, a déclaré que les gens commenceraient à retourner dans les zones proches de Gaza en janvier. Le processus fonctionnera « du nord au sud ».
Gallant affirme que les zones proches du nord de Gaza deviennent progressivement moins menacées.
À la frontière nord, dit-il, « la dissuasion est forte ». Mais pour que les gens puissent rentrer chez eux, il faut qu’il y ait une zone sans la présence du Hezbollah de l’autre côté de la frontière libanaise – et cela se fera soit par la négociation, soit par la force.
Netanyahu est interrogé sur la position de la communauté internationale quant à sa vision selon laquelle l’Autorité palestinienne ne devrait jouer aucun rôle à Gaza une fois la guerre achevée, il dit que de nombreux acteurs internationaux sont d’accord mais ne le diront pas. Ils disent qu’ils veulent qu’il donne aux Palestiniens le début d’un processus de création d’un État, et qu’ensuite il trouve un moyen de le bloquer, explique-t-il.
Il dit se souvenir du président américain Biden, lors de sa visite en Israël en tant que vice-président, lui demandant quelle serait la solution au conflit palestinien : « Je lui ai dit que les Palestiniens peuvent avoir tous les droits de mener leur vie, mais aucun des droits souverains qui pourraient mettre nos vies en danger », a déclaré Netanyahu. « Lorsque Biden a répondu que cela ne constituait pas une souveraineté, j’ai dit ‘vrai’ ».
Il affirme encore une fois que beaucoup sont d’accord avec ses projets post-guerre : « Je n’exclus même pas que nous puissions parvenir à un accord avec les États-Unis sur ce point », ajoute-t-il.
Interrogé sur le carburant et l’aide humanitaire pour Gaza, il a déclaré qu’Israël s’était engagé envers les États-Unis, aux termes de la trêve de fin novembre, à autoriser l’entrée de « carburant minimal » pour empêcher la propagation de maladies et l’effondrement humanitaire, ainsi que de 200 camions transportant quotidiennement de la nourriture et de l’aide humanitaire.
Le terminal de Rafah n’a la capacité de contrôler correctement que 100 camions par jour, c’est pourquoi Israël a temporairement ouvert le terminal de Kerem Shalom pour contrôler 100 autres camions. La capacité de Rafah doit être augmentée, avec un financement américain, dit-il, et lorsque ça se produira, Kerem Shalom fermera ses portes.
On lui demande pourquoi il a continué à permettre l’entrée de fonds qataris à Gaza, renforçant ainsi le pouvoir du Hamas, et aussi pourquoi il ne critique pas le soutien du Qatar au Hamas. Il dit avoir de « vives critiques » à l’égard du Qatar et « vous en entendrez davantage à ce sujet ». Pour l’instant, dit-il, il se concentre sur les otages. Sur la question du financement du Hamas par le Qatar, il affirme que l’argent est allé à Gaza « avant et après mes gouvernements… non pas pour renforcer le Hamas mais pour prévenir un désastre humanitaire ».
Il dit avoir comparé le Hamas à l’État islamique en 2014 et qu’Israël a porté atteinte aux capacités du Hamas dans une série de conflits, tuant des milliers de terroristes au cours de ses années au pouvoir.
« Une chose que nous n’avons pas faite : nous n’avons pas envahi Gaza ni fait ce que nous faisons actuellement parce qu’il n’y avait pas de consensus national pour cela, et certainement pas de légitimité internationale. »
Aujourd’hui, dit-il, « il y a un consensus national mais regardez à quel point nous devons nous battre sur la question de la légitimité internationale », même après l’assaut monstrueux du 7 octobre.
L’idée selon laquelle il a financé le Hamas, dit-il avec colère, « est une fiction qu’ils entretiennent toujours… La vérité est ce que je vous dis maintenant. »
Enfin, on lui demande s’il porte une plaque d’identité des otages « Ramenez-les à la maison » et, sans un mot, il déboutonne le haut de sa chemise pour montrer qu’il en porte une.