Londres lance une enquête sur ses tribunaux islamiques
Près d'une trentaine de tribunaux islamiques fonctionneraient en Grande-Bretagne, essentiellement pour arbitrer des conflits familiaux, sans toutefois posséder de reconnaissance légale
Le gouvernement britannique a annoncé jeudi avoir lancé une enquête indépendante sur de possibles pratiques discriminatoires envers des femmes dans des tribunaux islamiques informels d’Angleterre et du pays de Galles.
« Des femmes auraient été victimes de décisions discriminatoires de la part de conseils religieux appliquant la charia [loi islamique], ce qui est une préoccupation majeure », a indiqué la ministre de l’Intérieur Theresa May dans un communiqué.
« Il n’y a qu’un seul Etat de droit dans notre pays, qui donne des droits et des garanties à chacun des citoyens », a rappelé la ministre.
Le gouvernement souhaite déterminer si certains tribunaux islamiques cherchent à légitimer les mariages forcés et rendent des décisions de divorce défavorables aux femmes.
« [Cela] nous aidera à comprendre si la charia est dévoyée ou instrumentalisée, et si oui dans quelle mesure », a expliqué Mona Siddiqui, professeure à l’Université d’Edimbourg (Ecosse) et spécialiste des études islamiques, chargée de diriger les investigations.
L’enquête intervient dans le cadre de la nouvelle stratégie contre l’extrémisme lancée l’an dernier par le gouvernement britannique.
Environ une trentaine de tribunaux islamiques fonctionnent en Grande-Bretagne, essentiellement pour arbitrer des conflits familiaux, sans toutefois posséder de reconnaissance légale.