Londres : Un policier licencié pour publications antisémites après le 7 octobre
L'une des images montrait Hitler se transformant en Netanyahu entre autres publications « antisémites et offensantes » sur Instagram à la suite du pogrom du Hamas

Au Royaume-Uni, un policier londonien a été licencié pour avoir publié des messages « antisémites et grossièrement offensants » sur Instagram au lendemain du pogrom du 7 octobre 2023 perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas, a annoncé la police vendredi.
L’une des publications d’Ibrahim Khan contenait une image du leader nazi Adolf Hitler se métamorphosant en Premier ministre Benjamin Netanyahu, accompagnée de la légende, « L’ironie de devenir ce que l’on haïssait autrefois ».
Selon le résumé de l’audience disciplinaire, l’enquête a porté sur les publications partagées par Khan entre le 17 et le 23 octobre 2023 auprès de ses quelque 250 abonnés sur Instagram.
« Pris individuellement et dans leur ensemble, chacun de ces messages est antisémite et d’une nature outrageante. En les partageant, le policier Khan a commis une faute grave », a précisé la police.
Parmi les autres contenus publiés figuraient une photo d’un charnier datant de 1945 mise en parallèle avec ce qui était présenté comme une fosse commune à Gaza, ainsi qu’un message affirmant que « Les habitants de Gaza n’ont rien à voir avec cela. C’est un camp de concentration. » Une autre image était accompagnée du texte ajouté par Khan, disant que « Chaque jour, ils inventent un nouveau mensonge à la con pour essayer de gagner la sympathie de l’Occident », suivi de « Qu’ils aillent se faire foutre ».
L’officier chargé de l’enquête a souligné que ces publications « établissent toutes des parallèles explicites entre la politique israélienne contemporaine et le régime nazi », en violation de la définition de l’antisémitisme adoptée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA).

Il a également noté que certains messages « suggéraient que les événements du 7 octobre 2023, au cours desquels plus d’un millier de personnes ont été assassinées par le Hamas, avaient été inventés. Une telle affirmation, formulée dans les jours ayant suivi l’attaque, est profondément choquante ».
Le rapport conclut que, même si Khan n’était pas nécessairement à l’origine de tous les commentaires associés aux publications, « sa conduite a été délibérée et soutenue sur plusieurs jours, à travers un certain nombre de messages distincts. Dans un cas, il a saisi l’occasion pour ajouter des propos supplémentaires à caractère outrageant à l’image qu’il a repostée ».
Ibrahim Khan était affecté à l’unité de sécurité communautaire de Scotland Yard, chargée notamment d’enquêter sur les crimes de haine motivés par l’origine ethnique ou la religion, selon The Standard.
L’enquête a souligné que, compte tenu de ses fonctions, « il est inconcevable qu’il n’ait pas compris que ces publications pouvaient être perçues comme antisémites ou profondément offensantes ».
Le pogrom du 7 octobre a vu des milliers de terroristes du Hamas franchir la frontière depuis la bande de Gaza pour attaquer le sud d’Israël, assassinant plus de 1 200 personnes et en prenant 251 en otage, emmenés dans la bande de Gaza. Ces attaques ont été accompagnées d’actes de barbarie, notamment des violences sexuelles. L’événement a suscité des manifestations dans le monde entier, avant même la riposte militaire israélienne.

La police métropolitaine de Londres a été vivement critiquée pour sa gestion des manifestations pro-palestiniennes et anti-Israël organisées dans la capitale.
Des agents de police ont été accusés de fermer les yeux sur des slogans et des pancartes à caractère antisémite, tandis que certains parcours de manifestations ont perturbé les offices du Shabbat dans les synagogues du centre de Londres.
La police londonienne a eu du mal à gérer les tensions suscitées par la guerre entre Israël et le Hamas, les résidents juifs se sentant menacés par la multiplication des marches pro-palestiniennes et anti-Israël.

Bien que ces rassemblements soient majoritairement pacifiques, un haut responsable britannique de la lutte antiterroriste a déclaré l’an dernier que les manifestations avaient transformé les rues de Londres en « zone interdite aux Juifs » les week-ends.
Ces cortèges ont également été marqués par la glorification du Hamas, ainsi que par des slogans et incidents à caractère antisémite.
Depuis le 7 octobre, de nombreux Juifs britanniques affirment avoir été victimes d’agressions verbales de la part de manifestants pro-palestiniens, et plusieurs cas de violences physiques ont également été enregistrés.