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Londres: Une galerie annule l’expo d’une artiste qui avait dénoncé le pogrom du 7 octobre

Metamorphika studio accuse Maria Sarkisyants, une ressortissante israélo-russe, d'avoir ignoré les morts côté palestinien

(De gauche à droite) Une affiche de l'exposition de Pomidor, "Even Elephants Hold Elections," qui a été annulée par la galerie  Metamorphika le 4 juillet en raison des posts pleurant les victimes du 7 octobre publiés par l'artiste sur les réseaux sociaux ; une image partagée par Pomidor de l'exposition qui a été annulée. (Capture d'écran/Instagram via JTA)
(De gauche à droite) Une affiche de l'exposition de Pomidor, "Even Elephants Hold Elections," qui a été annulée par la galerie Metamorphika le 4 juillet en raison des posts pleurant les victimes du 7 octobre publiés par l'artiste sur les réseaux sociaux ; une image partagée par Pomidor de l'exposition qui a été annulée. (Capture d'écran/Instagram via JTA)

JTA — Une galerie de Londres a annulé une exposition consacrée à la censure sous Vladimir Poutine après avoir fait part de son mécontentement à l’égard de posts qui avaient été rédigés sur les réseaux sociaux par l’une des artistes qui présentait ses œuvres – des publications qui pleuraient les victimes du pogrom commis par le Hamas sur le sol israélien.

Dans un communiqué diffusé via Instagram, le 4 juillet, la galerie Metamorphika a ainsi accusé Maria Sarkisyants, qui est juive et qui forme la moitié du duo artistique Pomidor, d’avoir ignoré les morts palestiniennes. L’exposition, qui était intitulée « Even Elephants Have Elections, » ne sera restée ouverte qu’une seule journée.

« En tant que coalition d’artistes, de fondateurs et plus encore, nous croyons dans la liberté de la Palestine occupée », a écrit le studio. « Et nous demandons à nos collaborateurs et à nos artistes de condamner l’oppression dans tous ses contextes géopolitiques et sans exception ».

La galerie a ajouté que « certains de nos membres sont entrés en contact avec nous pour nous faire part de leurs inquiétudes concernant certaines publications qui ont été publiées par madame Sarkisyants sur sa page personnelle, où elle prend position sur la crise humanitaire qui est actuellement en cours en Palestine ».

L’artiste a raconté à l’édition londonienne du Jewish Chronicle que la galerie avait reçu des plaintes portant sur ses publications sur les réseaux sociaux. « On a dit que j’avais tort de soutenir Israël », a-t-elle expliqué. Elle a ajouté qu’elle avait proposé de retirer son nom de l’exposition de manière à ce que cette dernière puisse continuer à être ouverte au public, mais que les propriétaires des lieux avaient refusé.

« Le problème s’est posé parce que Maria est originaire d’Israël », ont écrit Maria et sa partenaire, Polina Egorushkina, sur Instagram, dans un post écrit en russe. Sur une autre publication – qui accompagnait l’image d’une affiche, au sein de l’exposition, où il est écrit : « Le silence se développe comme un cancer » – elles ont ajouté : « Pourquoi avons-nous donc été autorisées à livrer tant d’efforts, simplement pour que l’exposition soit annulée le jour même de son ouverture ? »

Un incident qui a rappelé d’autres controverses liées à Israël qui ont balayé le monde de l’art depuis le 7 octobre. A l’automne dernier, les employés du magazine Artforum avaient démissionné pour protester contre le licenciement de leur rédacteur en chef, qui avait publié une lettre dans laquelle il critiquait avec force Israël. Au mois d’avril, l’artiste qui représentait Israël à la Biennale de Venise avait fermé le pavillon du pays, appelant à un cessez-le-feu et au retour des otages – une initiative qui avait été condamnée par une coalition d’artistes pro-palestiniens, qui avaient affirmé qu’Israël n’aurait jamais dû être invité à prendre part à l’événement. Et le mois dernier, un festival de bande-dessinées qui était organisé à Vancouver a interdit la présence d’une dessinatrice qui avait fait son service militaire au sein de Tsahal – présentant toutefois ultérieurement ses excuses.

L’annulation de l’exposition prévue à Londres a été décidée après des publications où Maria faisait part de sa sympathie pour Israël en date du 7 octobre, le jour de l’assaut sanglant du Hamas. L’artiste a grandi en Russie, où elle et Polina ont formé le duo Pomidor en 2018. Elle a ensuite déménagé au Royaume-Uni en 2022 après l’invasion russe de l’Ukraine. Maria, qui a la citoyenneté israélienne, s’est finalement installée en Israël en 2022 et elle vit à Ashkelon, une ville côtière qui avait été attaquée par le Hamas, le 7 octobre.

« Israël, mon bien-aimé, nous sommes là, nous sommes là pour nous soutenir les uns les autres et toutes mes pensées vont aux kidnappés », avait-elle écrit dans un post en russe, priant pour leur retour. Un mois plus tard, elle avait appelé, dans une publication, à la remise en liberté des otages à Gaza.

Ces écrits sont encore présents sur son profil Instagram, comme c’est le cas également d’un texte où elle déplorait avec force l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Des posts qui sont inacceptables pour Metamorphika, a indiqué le studio, parce que Maria n’y fait aucune allusion aux morts du côté palestinien. La galerie a ajouté que cette omission rendait incohérent le message transmis par son exposition – une exposition « qui s’attaque au régime répressif de la Russie » : « Nous pensons que cette conception de la brutalité et de la violence ne doit pas s’arrêter aux frontières d’un seul pays ».

La galerie a aussi insisté sur le fait que sa décision « n’a rien à voir avec la nationalité ou l’identité d’un individu quel qu’il soit, mais avec une conception clivante de ce qu’est la répression ».

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