L’ONU exhorte le Hamas à renoncer à exécuter 13 condamnés à Gaza
Les dernières exécutions publiques à Gaza remontent à l'été 2014, où 6 hommes avaient été exécutés devant la principale mosquée de la ville à la sortie de la grande prière
L’ONU a demandé mercredi au Hamas de renoncer à exécuter une série de condamnés à mort à Gaza et au président de l’Autorité palestinienne d’instaurer un moratoire sur la peine capitale.
Les autorités judiciaires dans la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, ont annoncé vouloir exécuter en public prochainement des condamnés de droit commun.
« J’exhorte le Hamas à ne pas procéder à ces exécutions et je demande au président (Mahmoud) Abbas d’instaurer un moratoire sur l’application de la peine de mort », a déclaré devant le Conseil de sécurité le coordinateur spécial de l’ONU pour le Proche-Orient Nickolay Mladenov.
Les lois internationales, a-t-il fait valoir, limitent l’application de la peine capitale « aux crimes les plus graves » et après un procès juste et équitable. « Je doute fort que les peines de mort prononcées à Gaza respectent ces conditions », a-t-il ajouté.
De plus, a souligné Mladenov, les lois humanitaires interdisent les exécutions publiques et la législation palestinienne impose que le président de l’Autorité palestinienne donne son aval aux exécutions, ce qui n’a pas été le cas.
Mais Abbas n’a évidemment plus son mot à dire dans la bande de Gaza depuis l’éviction de l’Autorité palestinienne en 2007 et le Hamas s’est affranchi de son accord.
Selon la direction du groupe terroriste du Hamas, les condamnés sont treize hommes, pour la plupart condamnés pour des meurtres motivés par des vols.
Les dernières exécutions publiques à Gaza remontent à l’été 2014, en pleine guerre avec Israël, lorsque des hommes portant des uniformes de la branche armée du Hamas avaient fusillé six hommes devant la principale mosquée de la ville de Gaza à la sortie de la grande prière.
Selon le Centre palestinien des droits de l’Homme (PCHR), neuf peines capitales ont été prononcées dans la bande de Gaza en 2015 et deux en Cisjordanie, territoire distinct dirigé par l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Et une dizaine ont été à nouveau prononcées à Gaza depuis le début de l’année.