« L’option militaire » brandie par Washington justifie la méfiance de Téhéran, selon l’Iran
L'Iran et les grandes puissances, réunies depuis huit jours en Suisse tentent de parvenir à un projet d'accord
Les remarques du chef du Pentagone sur une possible « option militaire » contre Téhéran en cas d’échec des négociations nucléaires confirment le bien-fondé de la méfiance de l’Iran à l’égard de Washington, a estimé jeudi le ministre iranien de la Défense.
Les déclarations du nouveau secrétaire américain à la Défense Ashton Carter sont « faites pour influencer l’atmosphère rationnelle des négociations » en cours à Lausanne entre l’Iran et les grandes puissances, a déclaré le général Hossein Dehghan, cité par l’agence officielle Irna.
Carter, qui a pris ses fonctions en février, a indiqué mardi dans un entretien à la télévision américaine NBC que « l’option militaire restera bien sûr sur la table » en cas d’échec des discussions en Suisse.
« S’il peut y avoir un bon accord, il est évident que cela vaut la peine d’attendre et de conclure les négociations », a-t-il ajouté.
Les déclarations de Carter « confirment la méfiance de la République islamique à l’égard des Etats-Unis », a souligné le général Dehghan, accusant son homologue de « souffrir d’Alzheimer » en oubliant les « défaites passées et récentes de l’Amérique dans la région et dans le monde ».
L’Iran est « prêt à répliquer à un acte hostile à tout instant et dans toute situation », a-t-il affirmé.
Selon le ministre iranien, les commentaires de son homologue sont toutefois des menaces « vides » qui n’auront pas d’influence sur la « position raisonnable, rationnelle et équitable » de l’Iran, même s’ils interviennent à un moment « sensible et difficile ».
L’Iran et les grandes puissances, réunies depuis huit jours en Suisse pour d’intenses négociations, tentent de parvenir à un projet d’accord fondamental sur le nucléaire, permettant d’aller vers la conclusion d’un texte final d’ici au 30 juin.
La communauté internationale veut s’assurer que Téhéran ne se dotera jamais de la bombe atomique, en échange d’une levée des sanctions qui étranglent son économie.