LIBÉRÉE : Ditza Heiman, 84 ans, rentrée de Gaza en chaise roulante
Ses voisins ont vu cette résidente du kibboutz Nir Oz être embarquée dans une voiture conduite par des hommes armés pendant l'assaut meurtrier du Hamas, le 7 octobre
Ditza Heiman a été libérée le 28 novembre dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu temporaire négocié par le Qatar et les États-Unis entre le Hamas et Israël. Voici l’histoire de sa capture.
Amichai Shdaimah dit de Ditza Heiman, 84 ans, sa belle-mère, qu’elle les a toujours traité comme ses propres enfants.
« Elle fait partie de la famille pour moi », explique Shdaimah, dont le père avait épousé Heiman il y a 35 ans, s’installant à Nir Oz à l’époque. Le père de Shdaimah n’est plus en vie mais le lien familial est resté fort, a-t-il déclaré.
« Elle est comme une savta pour nos enfants », ajoute Shdaimah, qui vit aux États-Unis depuis 26 ans, utilisant le mot en hébreu signifiant « grand-mère ». « Depuis la mort de mon père, nous allons lui rendre visite à chaque fois que nous venons en Israël ».
Heiman vivait seule et elle avait trouvé refuge dans sa pièce blindée, dans la matinée du 7 octobre, quand des terroristes du Hamas ont envahi le kibboutz Nir Oz pendant un massacre qui devait coûter la vie à 1300 Israéliens.
Elle avait parlé aux membres de sa famille en Israël, ce matin-là, note Shdaimah – des proches inquiets de savoir comment allait cette mère de quatre enfants, belle-mère de trois enfants, grand-mère de 20 petits-enfants et cinq fois arrière-grand-mère.
Les dernières nouvelles avaient été échangées à environ dix heures du matin avant un long silence. Puis une voix avait répondu en arabe à un coup de fil passé vers 16 heures.
« C’est là qu’ils ont compris que quelque chose de terrible s’était produit », dit Shdaimah.
Depuis, la famille cherche à obtenir des informations auprès des voisins de l’octogénaire qui ont survécu au massacre.
Un voisin a entendu Heiman appeler à l’aide et il est sorti à l’extérieur mais, voyant qu’elle était entourée de terroristes du Hamas, il a couru se réfugier dans sa propre pièce blindée.
« Ce qui a probablement sauvé sa vie », commente Shdaimah.
Lundi, les membres de la famille ont découvert une vidéo qui a été publiée par le Hamas sur les réseaux sociaux avec des images de l’habitation de Heiman, à Nir Oz, et d’autres images la montrant embarquée dans une voiture.
« Maintenant, la famille a un signe de vie d’elle », déclare Shdaimah, « et les autorités sont venues pour dire qu’elle était officiellement considérée comme captive ».
Heiman a une personnalité forte et elle est indépendante, mais elle a aussi 84 ans et elle doit prendre des médicaments variés, explique Shdaimah.
Sa famille vient souvent chez elle à Shabbat et pendant les fêtes mais cette fois-ci, « elle était seule, personne ne se trouvait avec elle », dit-il.
« Je pense que nous pouvons nous en réjouir : Que serait-il arrivé aux autres, le cas échéant ? », interroge-t-il.